Le problème des trois roues

Par Michael UhlarikPublié le

Les véhicules à deux et quatre roues ont un équilibre naturel qui fait défaut aux trois roues selon Michael Uhlarik 
Voilà déjà 120 ans qu’on essaie de construire des véhicules à trois, et ça ne marche jamais… Le premier véhicule automobile au monde, le Benz Model 1 de 1885, avait trois roues, mais son règne fut court. Carl Benz est vite passé aux quatre roues, car il a découvert une vérité toute simple : un véhicule avec trois points de contact est instable par nature dans les virages. Ainsi que dans les dénivellations. Ainsi que lorsque les forces appliquées changent rapidement, comme à l’approche d’un virage. C’est pour cette raison que les enfants tombent de leur tricycle dès qu’ils essaient d’aller vite, de faire demi-tour dans une pente ou de freiner subitement. Un tricycle avec deux roues à l’arrière et une roue directionnelle à l’avant engendre une combinaison de forces qui peuvent déjouer la gravité et vous envoyer dans le fossé… Ceux qui ont déjà roulé en sidecar connaissent très bien le phénomène et c’est pourquoi ils sont forcés de faire des mouvements de yoga extrême pour essayer de maintenir la traction sur la roue à l’intérieur du virage. Lorsque cela ne fonctionne pas et que la roue se soulève, le véhicule perd le tiers de son adhérence au moment où il en a le plus besoin. 

En comparaison, les configurations à deux roues avant, comme le Slingshot et le Can-Am Spyder, présentent des avantages dynamiques certains. Les roues directionnelles avant offrent une adhérence nettement supérieure lors des changements de direction, des transferts de charge et au freinage. Toutefois, la roue arrière est en plein centre de l’axe de roulis. Dans un virage, elle peut soit perdre son adhérence et entraîner un dérapage, ou garder son adhérence et résister au virage, entraînant un soulèvement de la roue avant intérieure.

Sans un dispositif d’intervention électronique sophistiqué, un trois roues au moteur puissant avec un centre de gravité élevé sera incapable de réaliser des virages prévisibles et sécuritaires à haute vitesse, car il aura tendance à se renverser. C’est une dure réalité de la physique, et c’est la raison pour laquelle les véhicules à trois roues n’ont jamais été populaires. Si cette configuration avait un quelconque avantage réel, il y aurait eu des chariots romains à trois roues et des chars d’assaut à trois chenilles. Jamais dans l’histoire de l’Humanité, les véhicules à trois roues ne se sont montrés plus avantageux que leurs cousins et à deux et quatre roues.

La seule raison pour laquelle Can-Am, Campagna (le fabricant des T-Rex), Polaris et quelques autres ont créé des véhicules récréatifs hautes performances à trois roues, c’est pour éviter les coûts astronomiques et le niveau de complexité extrême associés à la conception et à la fabrication d’une automobile. Les trois roues sont considérés comme des motocyclettes, et ils sont infiniment plus simples à construire.

Les automobiles, de même que les véhicules à voie unique (les bicyclettes et les motos), jouissent d’une élégante relation avec les lois de la physique qui leur permet d’être incroyablement stables dans les mouvements linéaires et paraboliques. Un enfant de cinq ans peut facilement prendre un virage sur une surface inégale avec une bicyclette. Il y parviendra de façon instinctive et sans faire de contorsions particulières. Il en va de même pour un adulte en automobile, même s’il est un piètre conducteur. 

Le véhicule à trois roues n’amène rien de plus en matière d’agrément de conduite. Et en plus, pour compenser ses problèmes inhérents de tenue de route, il faut ajouter une panoplie de dispositifs électroniques complexes et coûteux. Voilà pourquoi, à mon avis, les véhicules à trois roues constituent tout simplement un mauvais design.

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