Ma Super Glide FXE 1974, une histoire de famille

Par Claire MartinPublié le

Il était une fois… non pas cette fois-ci. Là, nous allons parler de Harley-Davidson, du modèle Super Glide, le FX pour d’autres. Pour 1971, Willie G. Davidson imagina − à partir d’un modèle FLH − de fabriquer un intermédiaire entre la grosse Electra Glide et la légère Sportster, en éliminant et en réduisant certaines composantes. La Super Glide de 1971 et 1972 a une fourche de Sportster adaptée. Le modèle 1971 (surnommé « Night train ») avait aussi un banc assez particulier avec un moulage en fibre de verre qui incluait le Stop surnommé « Boat Tail », pas très beau à mon goût mais rare et recherché par les collectionneurs de nos jours.

En 1972, c’est l’abandon du « Boat Tail », remplacé par l’aile que l’on connait mieux. Le modèle FX de 1972 surnommé « Midnight Express » fut construit à environ 6 500 exemplaires.

En 1973 apparait le réservoir à essence typique (de 1973 à 1984) au Super Glide, de style « peanut », et c’est aussi l’apparition du frein à disque aux deux roues. Puis vint en 1974 le FXE, le E pour démarreur électrique. Pendant certaines années de production, on pouvait acheter un modèle FX et ajouter le démarreur électrique. Encore par la suite, il y eut des modèles FXE dont il fallait acheter le kit de la pédale de kick séparément pour avoir les deux possibilités au démarrage.

Mon frère aîné, Charles, s’était acheté une Super Glide FX en 1973 pour la revendre l’année suivante à un copain et se procurer un modèle FXE 1974 qui comportait plusieurs nouveautés. Elle était munie des deux options de démarrage, le démarreur électrique et du kick et dotée d’un sélecteur de vitesses amélioré ainsi que d’un frein à disque avant amélioré et d’un tachymètre inexistant les années antérieures.
Mon frère l’a roulée pleinement jusqu’en 1996, en la modifiant à son goût, et me l’a vendue. Depuis que je l’ai restaurée à son état original − et depuis 16 ans −, je la roule avec grand bonheur tous les étés. Bien entretenue, c’est une très bonne machine. De plus, il y a une histoire de famille qui est rattachée à cette machine, car quand j’étais p’tit cul, c’est mon frère qui m’a donné la piqûre de la moto, et aujourd’hui je suis fier d’en posséder une.

Dans les années 70 et 80, les propriétaires de telles machines les ont passablement cannibalisées en les modifiant énormément, ce qui fait qu’aujourd’hui, trouver une Super Glide 100 % d’origine est extrêmement rare au Québec. Plusieurs ont fait leurs expériences de mécaniques sur ces modèles. D’autres étaient durs et entretenaient que très peu leurs motos.

Le modèle Super Glide Shovelhead se termine en 1984. De 1971 à 1979, les moteurs ont une cylindrée de 74 pouces cubes (1 200 cc), et en 1979 apparait le moteur 80 pouces cubes (1 340 cc). Moi, je préfère nettement les moteurs 1 200 cc. Jusqu’en 1978, l’allumage était à pointe et à partir du milieu de l’année 1978, apparait l’allumage électronique. Les old timers le diront tous, un 1 200 cc, ça galope au ralenti. Je vous le dis, toute une sensation : au ralenti, on sent son cœur battre.

Pour Harley Davidson les années 1969 à 1982, c’est la période AMF (American Machine & Foundry). Je me suis donc fait étourdir avec Massey Ferguson, désolé, aucune relation avec les tracteurs. Ces années de production chez AMF ont eu des moments difficiles, grève à l’usine, baisse de la qualité, etc. Moi, dans mon livre, le top des Super Glide, c’est l’année 1975 : ce sont les plus beaux.
Avec les normes antipollution, les lignes d’échappement et les boîtiers de filtre à air affreux vers la fin des années 70, 99 % de ces équipements sont partis à la poubelle.

Le modèle Super Glide a eu des petits frères : le FXS Lowrider en 1977, le FXB Sturgis en 1980, le FXEF Fat Bob de 79 à 81 et le FXWG Wide Glide en 1980.

Je peux vous dire qu’un Super Glide en santé c’est tripant. Petite anecdote, un vieillard biker des années 50 m’a déjà dit : « Mon homme, le problème, il est assis sur le banc ». Cela en dit beaucoup : Super Glide = bonne machine, donc il n’en tient qu’au proprio. L’été, je croise des gars qui roulent sur des Shovelhead, rien ne leur ferait abandonner leur monture. Comme quoi ces machines sont toujours très appréciées.
Les années Super Glide, toute une époque, au début des années 70, les Panhead furent mis de côté (mais soyez sans crainte les Panhead ont aussi leurs irréductibles, dont je fais partie), car c’est l’apparition du système électrique alimenté par alternateur au lieu que ce soit par générateur, ainsi de la préhistoire on passait à l’histoire avec les Super Glide.

Voici un excellent livre de référence : Harley Davidson Shovelhead, par Tom Murphy, Motor Books International, ISBN 0-7603-0164-6.

Je suis un « Harleyosaure » qui aime « l’Harleyologie », à chacun ses passions!
Bonne route à tous,                                           

Yvon White

En collaboration avec Claire Martin et le Musée de l’Époque de la Moto

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