Olivier et les autres

Par Josée St-Pierre Publié le

Un dimanche après-midi de septembre : le soleil est radieux, y a plein de motos qui circulent sur la route 133. Je reviens d’une escapade de 24 heures avec ma van, la moto sur la remorque derrière, direction la maison. La vie est belle. Comme me disait un ami un peu plus tôt aujourd’hui, c’est une belle journée pour être en vie.

En sortant d’une courbe, je ralentis en voyant des voitures arrêtées sur le bord de la route, des filles en larmes et une petite voiture blanche dont presque tout le côté conducteur est complètement arraché. Lui est encore conscient et il crie de douleur, coincé dans la carcasse de la voiture. Le cœur m’arrête et je stationne mon véhicule avec les clignotants d’urgence un peu plus loin. Je ne pense pas pouvoir faire grand-chose pour lui, mais j’ai une formation RCR, et surtout je suis très calme, ce qui ne peut pas nuire.

Olivier, mi-vingtaine, a consommé je-ne-sais-quoi avant de prendre le volant et d’aller s’enrouler autour d’un poteau de téléphone sur le bord de la route, sans toucher personne d’autre. C’est un vrai miracle. Le siège de bébé derrière est vide – ouf! – et on voit ses jambes à travers la carrosserie, qui ne sont pas tout à fait dans leur forme originale, je dirais. Je fais dans le sensationnalisme, hein? Eh bien, tant mieux si ça peut attirer ton attention.

Je resterai à peine une quinzaine de minutes sur les lieux où se sont déjà arrêtés d’autres passants, le temps que les secours arrivent, mais j’ai le temps de voir passer une bonne vingtaine de motocyclistes. Et à chacun, je me dis que s’il/elle était passé(e) quelques minutes plus tôt, le drame d’Olivier aurait pu avoir encore plus d’ampleur. Ç’aurait pu être moi, qui prend cette belle route en moto, des tas de fois par semaine.

Je t’ai déjà dit que je suis passée de la moto de route à la moto d’aventure, il y a quelques années. Parce que même si j’étais toujours habillée avec la meilleure des protections, j’ai toujours senti que le danger, c’est derrière le volant du conducteur distrait ou, pire, sans toutes ses facultés, que j’aurais peut-être pu croiser une journée de malchance. Je me sens plus en confiance sur les petites routes de campagne, où le danger, eh bien c’est principalement moi.

S’il te plaît, quand tu prendras la route, pense à tous les Olivier de ce monde que tu croises, souvent sans même t’en rendre compte, sois prudent(e) afin de terminer la saison avec de beaux souvenirs.

NDLR : On trouvera plusieurs textes et photos de Josée St-Pierre sur son blogue (joseeamoto.com) ainsi que sur sa page Facebook et sur Instagram. Ci-dessus, on la voit à Tingwick et au Grand Canyon.

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