Archives – Essai Moto Journal – Escapade en Outaouais avec la Pan America 1250 Special

Par Zabel Bourbeau Publié le

*Archives – Cet article est tiré du Vol. 50 No. 5 de Moto Journal.

Jeudi matin le 6 mai, c’est dans un lieu gardé secret que je prends possession du tant attendu nouveau modèle Harley-Davidson : la PAN AMERICA 1250 SPECIAL. Je me sens grandement privilégiée de pouvoir l’essayer en primeur après en avoir autant entendu parler! En effet, ce dernier né est plutôt révolutionnaire dans la gamme habituelle du fameux constructeur américain. En proposant un modèle double-usage, Harley-Davidson se lance dans un tout autre segment de marché afin de concurrencer de gros joueurs bien implantés. Les motos de type Aventure gagnant en popularité, il n’en fallait pas plus pour unir les efforts de réputés intervenants de l’industrie afin de créer cette merveilleuse machine. Pour mon essai de deux jours, j’ai droit à la version « SPECIAL » incluant une multitude d’options additionnelles à la version dite « de base ». Évidemment, j’aurais aimé la garder plus longtemps afin de l’étudier sous toutes ses coutures, mais surtout pour m’amuser encore et encore!

Roulant en Harley-Davidson depuis plus d’une douzaine d’années ici et partout en Amérique du Nord, je conduis également la cousine allemande de la Panaméricaine (la GS du même calibre) lorsque j’accompagne des groupes de motocyclistes en France. En essayant la PAN AMERICA 1250 SPECIAL, je pouvais donc bénéficier d’un amalgame du meilleur des deux mondes, un croisement génétique parfait dans une seule et même machine. À première vue, les quelques similitudes d’ADN se rattachant aux modèles traditionnels Harley-Davidson sont les suivantes : le moteur en V bicylindre Revolution Max 1250 faisant partie intégrante du cadre, le petit fearing pour un clin d’œil à la Road Glide, puis le logo HD sur le réservoir à essence. Sinon, tout le reste me semble bien différent…

Avant de partir, j’ajuste la selle afin de la positionner plus basse (pour la « SPECIAL », la hauteur s’ajuste à 33,4 ou à 34,4 pouces, sans outils). Un simple tour de clé et en deux temps, trois mouvements c’est fait! Avec mes 5 pieds 8 pouces, cette hauteur me convient parfaitement. Un détail me dérange un peu : la béquille semble trop longue. Je dois pencher la moto assez considérablement vers la droite chaque fois que je veux abaisser celle-ci. Avec son haut centre de gravité, il pourrait être facile d’échapper l’engin. Peut-être qu’un simple ajustement est possible? Après quelques réglages, j’installe la version française sur l’écran tactile et j’ajuste l’heure. Grâce à l’application gratuite Harley-Davidson, différentes fonctions supplémentaires, comme le GPS, deviennent alors disponibles via Bluetooth.

Pour essayer la PAN AMERICA 1250 SPECIAL, je suis donc partie vers l’Outaouais où j’allais côtoyer chemins de terre et d’asphalte. J’ai demandé à un ami possédant l’électrique Harley-Davidson Livewire de m’accompagner pour cette journée d’exploration et d’apprivoisement avec ma belle PAN! Le ciel se veut un peu menaçant et la crainte de voir les chemins de terre se transformer en « champs de bouette » m’habite. Il faut savoir que j’ai peu d’expérience sur ces routes brutes où la moindre erreur de manœuvre pourrait me faire chuter.

C’est un départ! Mon but : me rendre au barrage Paugan près de Low en Outaouais. J’avais découvert cet endroit par hasard lors d’une escapade antérieure. Tombée sous le charme, il n’en fallait pas plus pour retourner explorer cette région avec la machine dessinée et conçue pour cet environnement.

C’est donc en empruntant la 148 qu’on se dirige vers l’ouest. Longeant la rivière des Outaouais, cette route est très agréable à parcourir. Le flot de circulation s’étant énormément allégé depuis l’arrivée de l’autoroute 50, cette option d’itinéraire demeure des plus agréables. Puis nous rejoignons la 309 en traversant Buckingham : WOW! L’architecture de ce secteur de la ville de Gatineau m’a charmée, on s’y croirait dans un décor sorti directement du 19e siècle!

Après une petite pause à L’Ange-Gardien pour une recharge de la Livewire, nous nous dirigeons vers Notre-Dame-de-la-Salette en côtoyant la rivière du Lièvre. Le relief change, le paysage devient vallonné. Rendus à Notre-Dame-de-la-Salette, nous traversons la rivière en empruntant le chemin du Pont. Une horde de dindons sauvages traversent la route devant nous. La faune semble très présente dans cette région! La dernière fois que j’y suis passée, ce sont six ou sept chevreuils qui m’ont surprise au même endroit!

Le paysage bucolique et paisible m’enchante, puis de belles courbes m’invitent à découvrir la maniabilité de ma machine. C’est merveilleux, quel plaisir de s’amuser ainsi! Des chevaux nous observent, on se sent seuls au monde. Rendus à Poltimore, nous tournons à droite sur la 307 puis à gauche sur le chemin Paugan. Soudain, un panneau nous indique que la route asphaltée se transformera en chemin de terre ou de gravelle; je pourrai ainsi essayer le mode Off-Road (un des quatre modes proposés : Road, Sport, Rain, Off-Road et Off-Road +, sans compter les deux modes personnalisables…), mais ce n’est que cinq ou six kilomètres plus loin que la transition apparait. On prend une pause, quelques photos puis nous poursuivons notre chemin. La PAN AMERIACA 1250 SPECIAL réagit très bien sur cette surface. Avec son mode Off-Road (que l’on peut ajuster encore pour les experts), la moto répond admirablement.

Nous rencontrons quelques voitures « pimpées » et bruyantes qui semblent profiter de cet endroit comme d’un formidable terrain de jeu en forêt. Nous croisons le Parc des chutes de Denholm, continuons à profiter de cette belle route, puis arrivons au barrage Paugan. Un arrêt s’impose afin d’admirer la beauté de la paroi rocheuse. On peut y observer un phénomène géologique étonnant, une zone où se rencontrent le marbre blanc et le gneiss. Wow! Vraiment impressionnant et d’une beauté incommensurable. Nous roulons sur une passerelle de fer à sens unique surplombant les chutes créées par le barrage. Ce tronçon de route est surprenant, vertigineux et exceptionnel à parcourir. Les chutes de 35 mètres impressionnent.

Sur l’île centrale, on peut voir les traces d’un ancien glissoir à bois. Au nord du barrage, les remorqueurs s’activaient autrefois sur cette portion de la rivière. Un peu plus loin, c’est la centrale de Paugan qui nous attend (la plus importante installation de production d’électricité en Outaouais), encore une fois dans un décor fabuleux aux abords de la rivière Gatineau. Construite en 1928, il s’agit d’un bâtiment patrimonial industriel.  Autre passage à sens unique, cela rend l’expérience des plus originales. Nous sommes ici tout près de la petite municipalité de Low.

La pluie se met ensuite de la partie, ce qui me permet d’essayer le mode Rain sur l’asphalte. Le temps est plutôt frais : il fait 11 degrés. J’active donc les poignées chauffantes (3 niveaux) : un must, quel bonheur! Rendus à Wakefield, je fais découvrir le charmant restaurant take-out le ZUPS à mon ami Ghislain. On en profite pour se commander chacun un Potato Stack, sandwich constitué de deux tranches de pomme de terre farcies de confit de canard ou d’effiloché de porc, de fromage en grains, accompagné d’une salade de choux maison et d’une mayonnaise spéciale. On met le tout dans les sacoches pour un pique-nique à Cantley (où Ghislain en profitera pour charger d’électrons sa Livewire, l’art de joindre l’utile à l’agréable!).

Nous entamons ensuite le retour par le même chemin, soit en longeant la rivière des Outaouais. Une belle journée de près de 500 km m’ayant permis d’essayer la PAN AMERICA 1250 SPECIAL sur différents types de routes et dans diverses conditions météorologiques.

Concurrente de taille dans le segment populaire des motos d’aventure, avec ses 152 chevaux la PAN AMERICA 1250 SPECIAL se place d’emblée au sommet de la classe des grandes aventurières. Avec ses 526 lb, elle demeure tout de même un peu moins lourde que la BMW R 1250 GS (environ 25 lb). Ce qui m’a plu énormément, c’est sa suspension semi-active avant et arrière à réglage électronique. La PAN AMERICA 1250 SPECIAL est également équipée de l’innovant Adaptive Ride Height (ARH), un nouveau système de suspension révolutionnaire qui bascule automatiquement entre une position d’arrêt basse et une hauteur de conduite optimale lorsque la moto est en mouvement. Quatre réglages sont possibles. Par exemple, si vous êtes plutôt grand(e), vous pouvez simplement « barrer » la suspension à la position haute.

En mode Road la moto est très agréable à conduire. Pour plus de puissance, le mode Sport permet, par exemple, des dépassements efficaces et une conduite plus dynamique. La puissance de cette moto est considérable et doit être apprivoisée prudemment.

En comparant avec l’allemande, la PAN AMERICA 1250 SPECIAL a plus de mordant et un peu plus de vibration dans la conduite, ce qui la distingue. J’aime bien son impolitesse et son petit côté délinquant!

Bon à savoir :

Grâce à son réservoir à essence de 5,6 gallons en aluminium, la PAN AMERICA 1250 SPECIAL permet une autonomie d’environ 385 km.

Les rayons des roues avant et arrière sont positionnés à l’extérieur de celles-ci, donc pas de chambre à air et il est facile de changer un rayon brisé.

Le pare-brise s’ajuste en quatre positions, que l’on peut changer manuellement.

Un système antipente à l’arrêt permet de ne pas reculer en position inclinée. Il s’active automatiquement en appuyant fermement sur les freins puis en relâchant.

L’écran tactile affiche la pression instantanée des pneus avant et arrière sur l’écran couleur et dispose d’un indicateur pour avertir le conducteur si elle est trop basse.

Un phare adaptatif, situé au-dessus du phare avant, éclaire dans la direction où vous allez, lorsque la noirceur apparaît.

Un régulateur de vitesse vient d’office avec la moto.

La béquille centrale est standard, la pédale de frein arrière réglable, les protège-mains et les barres de protection inclus.

Cette moto m’a permis de vivre une véritable symbiose avec la nature et avec la route. Elle réunit tous les ingrédients nécessaires à l’expérience motarde parfaite et polyvalente. Un peu grosse pour le hors-route intense, elle devient un incontournable lorsqu’il s’agit de marier des routes pavées et des chemins moins fréquentés. Parfaite pour les routes du Québec (…), elle est idéale pour les longs voyages où vous ne serez pas limités au bitume. La PAN AMERICA 1250 SPECIAL m’a tout de même contaminée (en peu de temps), me faisant tourner la tête dès que je vois un chemin de terre alternatif et invitant!

Avec l’ajout de bonnes valises latérales et d’un top case, je ferais le tour du monde avec cette moto!

À tous les récalcitrants, autant les purs et durs harleyistes que les amateurs de double-usage de marques concurrentes, je vous invite sincèrement à essayer cette machine qui vous surprendra! Vous pourrez alors vous faire votre propre idée sur sa personnalité et sa conduite exemplaire. Sa maniabilité et sa puissance ajoutent du plaisir pur à ce bonheur qu’est déjà… conduire une moto!

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