Liberté, asphalte et légendes – 100 ans de moto au Québec – Rencontre avec les auteurs Catherine David et Charles-Édouard Carrier

Par Par Zabel Bourbeau Publié le

La rencontre de passionnés me fascine toujours autant. Bien sûr à travers le monde de la moto, mais également dans tous les domaines. Ne calculant pas les heures investies, ils transmettent toujours leur passion avec un immense sourire, une énergie débordante et des étoiles dans les yeux…

Évidemment, pour la création et la réalisation d’un bouquin, ça prend une bonne dose de passion, mais aussi beaucoup de détermination et pas mal de folie! Et quand ce livre nécessite en plus des recherches historiques, de la consultation d’archives, on plonge dans un projet incommensurable.

Je n’avais pas réalisé à quel point le Québec avait bouillonné d’événements moto depuis 100 ans! Grâce à des rêves parfois un peu fous, des personnages passionnés et marquants ont ouvert la voie aux générations suivantes. Découvrir la moto dans l’histoire des gens d’ici, c’est simplement touchant. Je vous présente donc les créateurs de ce merveilleux bouquin : Catherine David et Charles-Édouard Carrier.

Zabel : Vous vous connaissez depuis plusieurs années et avez créé quelques projets ensemble, lesquels?

Cath : On a d’abord eu mille projets dans notre tête avant de commencer à en concrétiser! On est des rêveurs, l’étape d’idéation est celle que l’on préfère. Nous avons d’abord fondé en 2013 une agence de communication vouée à la santé. Puis, dans le domaine de la moto, on a créé ensemble la plateforme Oneland, les deux premières éditions du Roll the Bones, le Hangar 17 du Salon de la moto, la série Filles de moto et notre petit dernier, Liberté, asphalte et légendes.

CE : Et ce n’est pas terminé, on planche déjà sur quelques autres trucs, toujours en lien avec la moto et la culture nomade. On a d’ailleurs bien hâte d’en parler…

Zabel : D’où vous est venue l’idée d’écrire un livre sur l’histoire de la moto au Québec?

Cath : Ça fait au moins huit ans que Charles-Édouard me talonne pour créer un magazine moto. Alors, je dirais que c’est le premier à l’avoir lancé dans l’univers!

CE : Comme j’ai été rédac-chef d’un magazine lifestyle pendant 5 ans et que je suis journaliste indépendant depuis plus de 10 ans, j’ai longtemps voulu tenir entre mes mains un magazine qui mettrait l’accent sur l’histoire de la moto, mais aussi son futur, et qui serait écrit par une nouvelle génération de motocyclistes. Mais je dois dire que c’est Catherine qui a été pressentie par les Éditions de l’Homme pour plancher sur ce projet-là. En fait, on se lance la balle sur d’où vient l’idée…

Zabel : Effectivement, les Éditions de l’Homme vous ont pressentis? Comment est-ce arrivé?

Cath : C’est l’éditrice Sophie Aumais qui m’a téléphoné tout bonnement. Elle ne connait rien à la moto, mais elle a suivi religieusement Filles de moto, où elle a découvert un monde qui l’a complètement fascinée. Elle m’a proposé d’écrire un livre sur le sujet. Bien entendu, un livre comme ça ne pouvait pas se faire sans Charles-Édouard.

CE : Je t’en dois une…

Zabel : Dans Liberté, Asphalte et Légendes, vous relatez des anecdotes croustillantes et des faits historiques fascinants. Lesquels vous ont marqués le plus à travers vos recherches?

Cath : Il y a deux personnages qui m’obsèdent depuis que nous avons terminé le livre : Margaret Gast, qui performait avec sa Merkel dans le mur de la mort au parc Dominion en 1914, et Eugène David, champion de flat track à la même époque, sign painter et prestidigitateur amateur. On ne parle pas de lui dans le livre, mais peut-être dans un tome 2, qui sait! Nous avons aussi en tête un nouveau projet qui pourrait réunir ses deux personnages…

CE : Les familles m’ont aussi profondément marqué. On a un chapitre complet sur les familles qui ont joué un rôle clé dans l’univers de la moto au Québec. On comprend dans ces quelques textes à quel point la moto est une affaire de passion, qui se transmet, qui se partage.

Zabel : C’est vrai que vos rencontres avec les intervenants actuels de l’industrie font ressortir la passion profonde de ces gens, souvent depuis des générations. Sentez-vous toujours la flamme?

CE : Le monde de la moto change beaucoup. Pour citer Éric Bouchard, fils de Léo Bouchard, on passe d’une industrie de garages « moms and pops » à des groupes d’investisseurs beaucoup plus structurés. Le petit magasin de moto tenu par le grand-père et où la grand-mère gère les inventaires, puis qui passe dans les mains des enfants et ainsi de suite est un modèle de plus en plus difficile à tenir. Les marges de profits diminuent, la main-d’œuvre coûte cher, le web gruge beaucoup de parts de marché et la clientèle est toujours plus exigeante. C’est difficile aujourd’hui de vivre de sa passion comme plusieurs l’ont fait jusqu’aux années 80.

Zabel : La recherche, les archives, ça ne doit pas être facile de s’y retrouver et de mettre les pièces du puzzle ensemble parfois? Comment avez-vous procédé?

Cath : À tâtons! Honnêtement, on ne savait pas du tout dans quoi on s’embarquait. Il y n’avait pas de livres de référence sur lesquels s’appuyer. On a dû tout chercher de A à Z. On s’est beaucoup tournés vers les sources primaires. J’ai découvert la BAnQ numérique, un outil puissant. On s’est promenés dans la province pour aller dans les centres d’archives régionaux et on est allés à la rencontre de témoins privilégiés de l’époque.

Zabel : Comment voyez-vous globalement l’avenir de la moto au Québec?

Cath : Je crois que les femmes seront de plus en plus nombreuses. La tendance n’est pas près de s’essouffler. Il y a un avenir certain pour les motos électriques, mais les gens sont encore très frileux à faire le grand saut. L’odeur du gaz, le bruit du moteur font partie des plaisirs du motocycliste.

CE : Il y a aussi ce besoin de s’évader, de prendre le large, de vivre des aventures hors du commun. La moto est parfaite pour ça. Je sens qu’il y a une recrudescence chez les plus jeunes dans des projets de grands roadtrips, au Québec ou au Canada. On veut sortir des villes, on veut rencontrer des gens, on veut voir le monde. Deux roues et un peu de gaz, c’est tout ce que ça prend pour y arriver.

***

Ce bouquin est fort agréable à déguster. Grâce à ses courts chapitres, il nous permet de l’explorer à notre rythme. Riche en contenu, Liberté, Asphalte et Légendes est un incontournable pour tous les passionnés de moto.

CATHERINE DAVID est directrice artistique, entrepreneure, scénariste et animatrice de la série Filles de moto sur la chaîne Unis. Elle découvre la moto en 2013; depuis, elle a traversé le continent pour participer aux plus grands rassemblements de la nouvelle génération de motocyclistes. Elle a cofondé Oneland, qui produit du contenu et des événements rassembleurs pour une communauté de motards passionnés.

CHARLES-ÉDOUARD CARRIER, journaliste, signe des textes dans La Presse, Le Devoir et dans des revues où il aborde plusieurs sujets, dont les voyages à moto. Il a fondé onelandmag.com en 2015, une plateforme qui s’adresse à la nouvelle génération de motocyclistes. Il a participé au documentaire Common Ground, sur les 100 ans de la marque Harley-Davidson, avant de codévelopper la série Filles de moto.

LIBERTÉ, ASPHALTE ET LÉGENDES : 100 ans de moto au Québec

Les Éditions de l’Homme

En vente dans toutes les bonnes librairies.

En ligne : editions-homme.com

Aussi à lire : Cliquez ici pour découvrir le livre LIBERTÉ, ASPHALTE ET LÉGENDES : 100 ans de moto au Québec.

*Article tiré du Vol. 50 No. 1 de Moto Journal. Vous aimez ce contenu? Abonnez-vous au magazine numérique Moto Journal.

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