Traitement des problèmes de conduite sous l’emprise du cannabis: les chercheurs internationaux unissent leurs forces pour aider à informer les politiques et la législation à l’échelle mondiale

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Le Conseil international sur l’alcool, les drogues et la sécurité routière (ICADTS) a publié de nouveaux outils résumant les dernières recherches sur la conduite sous l’emprise du cannabis afin d’aider à informer les décideurs politiques dans tous les pays. Cette série de fiches d’information a été élaborée en consultation avec des chercheurs de premier plan sur la conduite avec facultés affaiblies dans 11 pays représentant le Groupe de travail ICADTS sur la conduite sous l’emprise de produits stupéfiants.

Co-présidé par l’université de Maastricht (Pays-Bas), la Fondation de recherche sur les blessures de la route (FRBR/Canada) et l’université de technologie Swinburne (Australie), ce groupe de travail visait à répondre aux questions les plus fréquemment posées par les décideurs politiques du monde entier. Cette série de fiches d’information interprète les conclusions critiques des recherches concernant plusieurs aspects du problème et leurs incidences sur les politiques et la législation. L’objectif est de clarifier les conclusions importantes de la recherche pour aider à garantir que l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique et d’une législation sur la conduite sous l’emprise du cannabis soient appropriées et documentées par la science.

En 2022, de nombreux pays ont légalisé la consommation de cannabis à des fins récréatives et/ou médicales, y compris l’Afrique du Sud, le Canada, la Géorgie, Malte, le Mexique et l’Uruguay. Aux États-Unis, le cannabis est légal dans 19 États, 2 territoires et le District de Columbia. De nombreux autres pays, tels que l’Allemagne, envisagent une telle initiative, et cette tendance mondiale devrait se poursuivre.

« Contrairement à l’alcool, la recherche concernant les effets néfastes du delta-9-tétrahydrocannabinol (THC; l’ingrédient actif du cannabis) sur la conduite est beaucoup plus complexe, parce que le cannabis n’a pas de réponse claire sur la relation concentration/effet », explique Jan Ramaekers, professeur à l’université de Maastricht et ancien président d’ICADTS. « Cela signifie qu’il est difficile de conclure qu’une concentration spécifique de THC est révélatrice d’une conduite avec facultés affaiblies chez un individu, ce qui rend les décisions politiques beaucoup plus complexes. »

À ce jour, les pays ont adopté diverses approches juridiques pour s’attaquer au problème de la conduite avec facultés affaiblies. Alors que certains pays ont opté pour des lois de tolérance zéro, d’autres se sont fondés sur des mesures comportementales des facultés affaiblies, et d’autres encore ont appliqué des limites per se spécifiques dans la loi. Cette dernière approche est plus conforme aux lois en vigueur sur la conduite sous l’emprise de l’alcool. L’application de ces lois est davantage affectée par la question de savoir si la consommation de cannabis à des fins récréatives et/ou médicales est considérée comme légale ou non.

« Avec l’alcool, un taux d’alcoolémie (TA) reflète avec précision la quantité d’alcool consommée. Malgré certaines différences entre les sujets, les recherches montrent que le TA augmente, tout comme le niveau des facultés affaiblies », a indiqué Robyn Robertson, PDG de la TIRF. « Cependant, les concentrations de THC ne reflètent pas précisément la quantité de cannabis consommé ou le niveau de facultés affaiblies de chaque conducteur, de sorte que les déterminations de facultés affaiblies sont beaucoup plus complexes et moins claires. En tant que tel, il est essentiel que les législateurs reconnaissent les limitations importantes de la science pour s’assurer que les lois sont appropriées et exécutoires. »

Voici quelques-uns des faits les plus importants que les décideurs politiques doivent connaître :

  • Le cannabis affaiblit les facultés de conduite, bien que le degré d’affaiblissement qu’il produit varie considérablement en fonction de la dose, de l’individu et d’autres facteurs.
  • Le cannabis, consommé seul, est associé à une légère augmentation du risque de collision au niveau de la population selon la plupart des études comparant la présence à l’absence de cannabis.
  • Un test de conducteur positif pour le THC est insuffisant pour en conclure une conduite avec facultés affaiblies. Toute faculté affaiblie dépend non seulement de la dose et de la voie d’administration, mais également de la fréquence d’utilisation et du fait que le cannabis ait été consommé seul ou en combinaison avec de l’alcool ou d’autres substances.
  • L’alcool et le cannabis produisent différents modèles d’effets affaiblissant les capacités.
  • L’effet combiné de l’alcool, même à faibles concentrations, et du cannabis est particulièrement dangereux pour la conduite.
  • La durée nécessaire pour récupérer de l’intoxication par le cannabis n’est pas fixée et dépend de divers facteurs, tels que les caractéristiques biologiques des consommateurs, le type de cannabis consommé, la dose et la méthode d’ingestion.

De nombreux pays ont mis en œuvre une approche multiforme pour détecter et mesurer les facultés affaiblies. Parmi les outils importants figurent des dispositifs de fluide oral, des évaluations comportementales telles que le programme d’experts en reconnaissance de drogues (ERD) qui est largement répandu au Canada et aux États-Unis, ainsi que des normes strictes pour guider l’analyse toxicologique des fluides corporels et l’interprétation des résultats.

« En ce qui concerne le cannabis, il y a très peu de cohérence dans la façon dont les pays gèrent le problème de la conduite avec facultés affaiblies », fait remarquer Thomas Arkell, chercheur attaché à l’université de technologie Swinburne. « Une priorité à l’avenir consiste à établir une plus grande uniformité dans les types d’outils utilisés pour évaluer les facultés affaiblies et la manière dont les résultats sont enregistrés. Cela nous permettrait de regrouper des données provenant de différents pays et de mieux évaluer l’impact de l’expansion de la légalisation sur la sécurité routière. Cela contribuerait également à accélérer l’apprentissage pour permettre aux chercheurs de fournir des réponses plus claires aux décideurs sur des questions législatives importantes. »

Crédit photo principale : Stereo Lights, Shutterstock.

Sources : Conseil international sur l’alcool, les drogues et la sécurité routière (ICADTS) et Fondation de recherche sur les blessures de la route.

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