Lancement de presse – Yamaha MT-03 2020

Par Par Paul Penzo Publié le

Même mécanique, toute nouvelle personnalité

Cool, bien pensée et particulièrement agréable à piloter

Il est toujours surprenant de constater à quel point deux motos essentiellement semblables peuvent s’avérer différentes à l’usage.

La R3 à carénage intégral et la MT-03 de style roadster partagent la même mécanique, mais elles affichent des personnalités très distinctes. Chacune à leur façon, ces deux sportives de petite cylindrée font très bien ce qu’elles ont à faire.

Avec la R3 à guidon bracelet et position de conduite sportive, j’avais toujours envie de me retrouver sur une piste de course. Avec la MT-03 à guidon traditionnel et position de conduite plus confortable, j’avais envie d’emmener les enfants en promenade à la campagne ou simplement de rouler mollo en ville. Dans ces deux incarnations, cette plateforme Yamaha de série 3 a le don de me rendre de bonne humeur même à l’intérieur des limites de vitesse, ce qui n’est pas peu dire pour un ancien coureur!

Au cœur de ces deux modèles d’entrée de gamme, on retrouve un bicylindre de 321 cm3 à double arbre à cames en tête et alimentation par injection. Il livre ses chevaux en douceur jusqu’à 7000 tr/min, puis la puissance grimpe progressivement jusqu’à la zone rouge. Côté partie cycle, les machines sont montées sur un cadre périmétrique en acier avec fourche inversée et amortisseur ajustable, tous deux de marque KYB, et roues en aluminium de 17 pouces. La conduite est à la fois stable et réactive, et le comportement des trains avant et arrière m’a agréablement surpris.

Au guidon de la MT-03, je peux faire de belles promenades sans m’inquiéter des forces de l’ordre, et sans avoir peur de perdre mon jeune passager quand je tords la poignée. La R3 est semblable en conduite routière, mais là où je la préfère, c’est sur une piste de course avec les pneus à profil triangulaire et gomme plus molle utilisés dans la série CSBK. Faites-la tourner à haut régime, là où le couple et la puissance atteignent leur maximum, mettez un genou au sol et amusez-vous.

Des motos étonnamment plaisantes dans chaque configuration.

Au guidon de la MT-03

Même si elle est essentiellement conçue comme un roadster d’entrée de gamme, la toute nouvelle MT–03 2020 s’est révélée beaucoup plus agréable que je ne m’y attendais. Cela fait presque 50 ans temps que je roule sur deux roues, incluant 45 ans avec des deux- roues motorisés et 20 ans de compétition. En fait, je crois qu’on peut même dire que j’ai une dépendance à la vitesse, que j’ai de la difficulté à contrôler dès que je me retrouve sur une moto rapide… En théorie, cette moto ne devrait donc pas être pour moi. Mais d’un autre côté…

D’un autre côté, en étant privé de la puissance brute d’une grosse cylindrée, je me suis trouvé à renouer avec le plaisir simple de la conduite d’une moto dénudée et cool. L’écran à DEL de 12 cm est bien lisible et la navigation est facile. Et quand je suis en manque d’accélération, je peux toujours faire des speedshift et clencher les berlines aux feux verts sans avoir peur de perdre mon passager ou ma passagère en route. Il m’a fallu un petit moment pour me faire à l’idée, mais j’y ai pris goût.

Le système d’injection à deux corps de papillon Mikuni à 12 injecteurs engendre une réponse douce en toutes circonstances, et la souplesse du moteur fait en sorte qu’il ne rechigne pas si on ne choisit pas toujours exactement le bon rapport. Au démarrage, si on relâche l’embrayage lentement, un dispositif élève automatiquement le régime pour aider les débutants à décoller sans caler le moteur. Cela dit, en rétrogradant pour faire grimper les tours au-delà de la barre des 7000 tr/min, le moteur se met à chanter joyeusement et la puissance augmente jusqu’à la zone rouge; un des petits plaisirs de la vie.

Avez-vous une idée de la signification des lettres MT? Réponse : Les machines de cette série ont été élaborées autour d’un concept Master of Torque. Quoi que cela signifie au juste, le design est réussi. Avec sa selle à 780 mm, la MT-03 est facile à chevaucher et elle transmet une impression de légèreté; la majorité des pilotes de moyenne ou petite taille s’y sentiront à l’aise. Cela dit, le réservoir imposant contribue à dégager une impression de grosse moto et il crée un lien très clair avec ses grandes sœurs, les MT-07, MT-09 et MT-10.

Par rapport à la R3, la MT-03 est munie d’un guidon plus haut de 39 mm et reculé de 19 mm. Le roadster est plus large de 25 mm, plus court de 60 mm et il pèse 2 lb de moins. Les ressorts de fourche sont plus souples et la précharge est plus élevée pour absorber les bosses vives de façon plus douce sur toute la course. En conduite routière, la MT-03 semblait beaucoup plus confortable pour les poignets. Un informateur secret m’a dit qu’avec un peu de patience, on pouvait atteindre le cap des 170 km/h, mais la machine est certainement plus dans son élément aux environs des limites permises. Voilà qui est parfait pour les débutants, et même pour moi puisque je n’ai pas l’impression de me restreindre, et je peux passer devant les radars de police sans stress.

Au cours de cet essai sur deux semaines, j’en ai profité pour rouler quelques fois avec des passagers légers : ma fille et mon fils préados. Je ne me souviens pas d’être arrivé à la maison avec une moto sur laquelle les deux voulaient monter, et encore moins monter plus d’une fois. Cela indique que la MT-03 plaît à la fois aux plus vieux comme moi et aux plus jeunes générations. Leur seule critique concernait la fermeté de la selle au bout d’une heure de route ou plus. Cela dit, mon jeune homme de 10 ans semblait tellement à son aise dans nos belles promenades sur les petits chemins de campagne que j’ai dû lui rappeler, lors d’un arrêt pour faire le plein, qu’il pouvait être dangereux de s’endormir à l’arrière; la selle arrière n’est probablement pas si mal après tout…

La MT-03 a de la gueule et on a l’air cool à son guidon. Le petit phare à DEL contribue au look, mais il est également efficace. Un soir, j’ai emmené ma fille de 12 ans manger au restaurant Lighthouse de Peterborough pour son douzième anniversaire (et notre première sortie au resto après le confinement). Au retour, il faisait noir et le phare réussissait très bien à illuminer les petites routes sombres qui nous ramenaient au terrain de camping.

Retour sur la R3

L’an dernier, j’ai été invité à essayer la plus récente déclinaison de la R3. C’est une machine que je connaissais déjà puisque je l’avais essayée dans le contexte d’une fin de semaine de course du CSBK 2018, et j’avais été enchanté.

La R3 a été lancée en 2015. Elle a eu droit à des améliorations en 2017, dont l’ABS, et en 2018 pour répondre aux normes EURO IV. En 2019, Yamaha l’a revue de façon plus approfondie, et elle revient inchangée pour 2020 (mis à part le choix de couleurs). Les améliorations de 2019 comprenaient notamment un carénage plus aérodynamique, un système d’admission d’air forcé plus fonctionnel, une position de conduite plus sportive qui permet de s’approcher d’une répartition 50-50 des masses avant-arrière, un tableau de bord TFT amélioré et un éclairage à DEL.

La journée d’essai a commencé par une belle promenade sur les routes de campagne. Au début, ça m’a fait drôle de constater à quel point le moteur répondait bien à bas régimes, puisque avec le modèle 2018, j’avais roulé en piste à fond de train en exploitant constamment les hauts régimes, l’ex-compétiteur en moi n’étant jamais très loin… Bref, sur la route, j’ai découvert une machine légère, facile à apprivoiser et visuellement très semblable à ses grandes sœurs R6 et R1.

Cela dit, j’avais surtout hâte à la deuxième partie de la journée où nous allions essayer la R3 2019 sur le circuit de Shannonville, en Ontario. J’ai fait la première sortie avec une moto de série, puis j’ai passé presque tout le reste de l’après-midi sur une autre R3 de série, mais chaussée de pneus Dunlop’s Sportmax Q3+. Ces pneus au profil triangulé changent complètement le caractère de la moto : ils permettent de la faire basculer plus facilement d’un virage à l’autre et donnent un meilleur feedback dans les transitions. L’ABS intervenait lors des freinages intenses, mais sans poser de problème. Je me suis vite retrouvé dans mon élément et j’ai eu beaucoup de plaisir à piloter la machine et à faire frotter mes genoux sur l’asphalte d’un côté et de l’autre.

Il s’est mis à pleuvoir avant que nous puissions essayer la troisième configuration, une R3 préparée pour la course avec échappement de compétition, suspension modifiée, etc. Mais mes sorties avec le modèle de série ont suffi pour raviver la flamme du coureur en moi, ce qui est significatif.

QUE CONCLURE?

La R3 et la MT-03 sont toutes deux très cool et en mesure de livrer une solide dose de plaisir, mais de façon remarquablement différente.

Pour choisir entre ces deux modèles, définissez bien ce que vous recherchez dans une moto, et le style que vous aimez. Et quelle que soit votre décision, vous ne serez pas déçu.

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