BMW G310GS : Qualité accessible

Par Éric MénardPublié le

La petite GS offre beaucoup pour très peu de bidous
L’adage dit qu’il ne faut pas changer une recette ­gagnante. C’est vrai. Mais qu’en est-il quand la recette donne un buffet à volonté et qu’on n’a pas vraiment assez faim pour autre chose qu’une petite assiette? C’est peut-être ce que se sont dit plusieurs ­constructeurs dans les dernières années alors qu’on a vu apparaître de plus en plus de petites cylindrées offrant une version plus modeste des grandes routières. La dernière en date est la toute nouvelle BMW G310GS. Nous avons eu la chance d’assister à son lancement sur les routes espa­gnoles autour de la magnifique ville de Barcelone.

On ne peut pas se tromper lorsqu’on l’aperçoit, elle fait partie de la famille GS. Avec une position de conduite droite, ses ailettes « à la GS » sur chaque côté du réservoir et son petit air d’aventurière, la bébé GS a tout pour plaire aux amateurs de ce type de moto. Mais qu’en est-il à son guidon?

En quittant la ville de Barcelone, nous avons pu découvrir rapidement que la 310 GS est très à l’aise dans une circulation urbaine. Elle permet de se faufiler dans le trafic avec aisance. Elle a la maniabilité de sa grande sœur sans en avoir le gabarit, ce qui fait d’elle un scalpel du trafic urbain. Bien sûr, elle n’a qu’un petit moteur monocylindre de 313 cc développant 34 chevaux, mais c’est bien suffisant pour jouer dans le trafic. C’est d’ailleurs sûrement l’un des premiers objectifs visé par ses concepteurs que de faire de cette moto un véhicule non seulement abordable, mais aussi une moto qui plaira à tous les styles de motocyclistes. Le bon petit moulin offre assez de puissance pour des dépassements sécuritaires sur l’autoroute et ne commence à induire de légères vibrations dans le cadre qu’à partir de 105 km/h.

Si la R1200GS demande beaucoup plus d’expérience pour en tirer tout le jus, la bébé GS est pour tout le monde. Sauf peut-être pour ceux qui ont beaucoup d’expérience et qui en verront rapidement les limites. La petite nouvelle du géant allemand est produite en Inde et sa fabrication et la qualité de finition sont tout aussi impeccables que si elle était produite en Allemagne.

Une mode que l’on voit de plus en plus souvent chez d’autres constructeurs comme chez BMW, c’est d’offrir plusieurs déclinaisons à partir d’une même plate-forme et du même moteur, comme on l’a vu avec la famille R nineT. La 310 GS est la toute dernière itération de la plate-forme 310. Elle ressemble d’ailleurs beaucoup à la G310R que nous vous avons présentée récemment. Elle a le même cadre, le même moteur et les mêmes freins ABS Bybre (mais désactivables pour le hors-route). Ceux-ci offre un mordant correct pour la conduite normale, mais un peu juste lors d’arrêts plus secs.

La roue arrière est aussi la même que sur la 310R, mais avec le pneu à profil plus haut, avec une gomme plus molle et au design plus agressif pour la conduite sur différentes surfaces. À l’avant, on retrouve une roue de 19 pouces plutôt que de 17 pouces, ce qui favorise la stabilité en mode hors-route.

Les suspensions sont similaires, mais offrent plus de débattement (chacune) et l’angle de chasse est optimisé pour la conduite en mode tout-terrain. Si elles sont suffisantes pour la conduite sur route, la fourche avant ­gagnerait à être un peu plus ferme pour la conduite ­sportive ou hors-route. Lors d’arrêts rapides ou de petits sauts de bosses sur routes non pavées, on sent bien que la fourche s’affaisse rapidement lorsqu’elle est sollicitée plus durement. Les pilotes lourds ou plus agressifs souhaite­ront avoir plus de possibilités d’ajustement que seulement la précontrainte de la suspension arrière, mais c’est le prix à payer pour obtenir un prix abordable.

La position debout était aussi inconfortable à cause du guidon bas et des miroirs accrochants. Mais il faut garder en tête que cette GS est destinée au tourisme hors-route léger et non pas pour pratiquer votre drift sur la garnotte. On n’a d’ailleurs pas assez de puissance pour mettre la roue arrière de travers ou lever la roue avant pour sauter un obstacle.

À son guidon, on retrouve le même tableau de bord que sur la 310R, qui offre un éventail étonnant d’informations pour une moto de cette catégorie. Lorsqu’on la pilote sur de petites routes de campagne, la petite 310 GS est épatante en autant que l’on garde en tête de ne pas se gêner pour faire tourner le moteur à haut régime. C’est vraiment lorsqu’on la brasse qu’elle nous accroche un sourire dans le visage. Elle peut vraiment vous permettre d’attaquer les petites routes sinueuses avec vélocité, tant que vous tenez compte de la fourche avant qui a tendance à s’enfoncer rapidement au freinage et que les freins offrent une performance correcte sans plus. Pour les voyageurs, un porte-bagage arrière est installé de série, mais BMW n’offre pas de sacoches latérales.

Avec une garantie de trois ans, un prix abordable, une finition de qualité et un look réussi, la bébé GS est intéressante et saura trouver preneur dans cette catégorie. Elle a de la compétition dans le segment des 250-350 cc, mais elle représente une offre différente des autres motos de cette catégorie. De plus, sa consommation d’essence on ne peut plus frugale de 3,3 litres aux 100 km est excellente. Même si elle ne pèse que 313 livres, elle a un look de « vraie » moto plutôt que de « petite » moto de débutant. Ceci séduira encore d’autres acheteurs qui ne veulent pas avoir l’air de rouler un petit bike. À 6450 $, la petite GS est quand même quelque 1200 $ de plus que la 310R, mais elle vous ouvre la porte vers les routes non pavées et offre une douceur de roulement étonnante.

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