Ça sent le deux-temps!

PAR Guy CaronPosted on

J’ai fait mes débuts sur une moto deux-temps, une Kawasaki trois cylindres. Mes six motos suivantes étaient aussi toutes munies de cylindre à trous : RD 350L/C, RZ350, RZ500, TZ250H, YSR50 et DT200 avant que je ne me lance en hors route. Après une douzaine de motocross alimentés au pré-mix, ma transition à la motorisation quatre-temps est arrivée avec ma YZ 400F en 1999. Cette même année, j’avais aussi une YZ 125, qui fut ma dernière deux-temps. Depuis 2000, fini l’odeur si caractéristique; je ne possède que des quatre-temps. Mais chaque fois que j’ai la chance de monter sur une deux-temps empruntée, je me retrouve avec un sourire difficile à dissimuler. Autant sur route qu’en hors route, les sensations que me procure une moto deux-temps me ramènent à tout coup dans cette zone magique, que ce soit quelques tours de circuit sur la TZ125 de Brigitte, une petite balade avec la RZ 350 de Denis ou de quelques sauts sur une piste de cross avec la YZ 125 de Simon.

J’ai justement fait l’essai de la nouvelle Husqvarna TX 300 tout récemment, essai qui devrait paraître bientôt. Après environ trois ans sans avoir roulé en hors route ou en motocross sur une deux-temps, j’ai retrouvé tout ce qui me plaît tant d’une machine légère, manoeuvrable et performante avec la TX 300. J’ai constaté que je suis encore accro et qu’avec le développement constant, les deux-temps aussi ont progressé ces dernières années. Cette 300 est puissante tout en étant facile à piloter et j’ai vraiment apprécié le poids en moins en comparaison avec une quatre-temps. C’est donc avec un intérêt fraîchement renouvelé que j’ai remarqué le communiqué qui suit :

« KTM annonce la grande percée de ses motos enduro deux-temps à injection de carburant. Aujourd’hui, KTM a le plaisir d’établir un jalon important dans l’industrie par l’annonce du dévoilement des toutes premières motos de production enduro deux-temps à injection de carburant lors d’un lancement officiel global qui aura lieu au cours du mois de mai prochain. Les modèles KTM 250 EXC TPI et KTM 300 EXC TPI seront présentés à l’ensemble du marché comme faisant partie de la gamme de produits 2018, tandis que la version 250 XC-W TPI sera lancée sur les marchés américain et canadien. »

Des moteurs deux-temps à injection directe, où le carburant est pulvérisé dans la chambre de combustion tout près de la bougie, existent depuis un certain temps. Vous connaissez peut-être les moteurs E-TEC de Rotax et d’Evinrude pour les motoneiges et les hors-bords. Les scooters de 50 cc, tels les Aprilia Ditech, utilisent cette même technologie depuis le début des années 2000 avec des résultats remarquables : consommation et émissions diminuées d’environ 50% par rapport à un deux-temps à carburateur et de 10 à 15% plus de puissance! Aussi frugal et propre que les meilleurs quatre-temps de capacité égale, mais beaucoup plus performant et plus léger.C’est pour répondre aux normes antipollution Euro4 que les ingénieurs de Mattighofen ont développé ce qui est annoncé comme un premier pas vers une lignée de deux-temps injectés pour KTM. Les émissions sont évidemment diminuées de beaucoup grâce à l’injection et à la lubrification séparées; la consommation se voit aussi grandement améliorée. La solution choisie ici est de placer les injecteurs au niveau des passages de transfert sur un moteur qui, selon le croquis publié, est assez proche des deux-temps à carburateur actuel de la marque. Avec un contrôle précis de l’injection, le système TPI devrait avoir un rendement proche de l’injection directe, tout en évitant d’avoir à revoir la configuration de la moto entière.

Certains se souviendront de la Honda EXP-2 qui a terminé le rallye Dakar au cinquième rang en 1995; une 400 cc deux-temps à injection directe très frugale dotée d’une technologie prometteuse, quoique complexe. Malheureusement, la EXP-2 est devenue une pièce de musée.

Le retour des deux-temps sur nos routes n’est pas impensable à court ou moyen terme, et ce, même si la nouvelle KTM 250XC TPI 2018 n’y est pas destinée. Avec l’engouement pour les petites motos et les motos plus légères, je rêve déjà des possibilités qu’apportent ces deux-temps de nouvelle vague. J’imagine avoir le choix entre une 300 double usage, soit en version enduro ou rallye, ou encore une RC ou une Duke 300 TPI.

Il n’y aura pas l’odeur d’antan… et c’est tant mieux!

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