Salut Rob

Par Éric MénardPublié le

Si on fait de la moto, c’est rarement parce qu’on est casanier ou sédentaire. On fait de la moto parce qu’on a le goût de découvrir notre coin de pays, notre province ou même le monde. C’est aussi souvent parce qu’on a le goût de l’aventure, de rencontrer des gens qui ont la même passion que nous ou pour passer du bon temps avec des amis ou en couple. On peut aussi faire de la moto parce qu’on aime les sensations que ces engins nous donnent, pour l’adrénaline, pour le bonheur de sentir le vent chaud qui nous caresse le corps alors qu’on roule…

Qu’on soit rider pour les loisirs ou pour le travail, on est tous pareils, mais les journalistes motos sont une espèce rare de tripeux de motos qui sont prêts à faire 20 heures d’avion ou d’auto pour aller rouler quelques heures seulement sur une nouvelle moto.

L’éditeur et journaliste de CMG Online (Canada Moto Guide), Rob Harris, faisait partie de cette race de gars qui dédiaient leur vie à la moto. Il est décédé récemment dans un bête accident de moto. Fauché dans la fleur de l’âge.

J’avais entendu parler de lui depuis quelques années, mais ce n’est qu’en janvier dernier, au lancement canadien du Africa Twin de Honda, que j’ai eu la chance de rencontrer ce grand bonhomme affable, courtois et souriant. Il m’a semblé heureux de faire ce métier et aimait échanger sur les motos à chacun de nos arrêts.

Je l’ai revu au début de l’été lors de la Classique de moto enduro du forum RidAventure. Nul ne pouvait prévoir que, deux semaines plus tard, lors d’une randonnée hors route en Ontario, Rob décéderait tragiquement.

Ce n’est pas la première fois que j’apprends la mort d’un motocycliste que je connais. Ce n’est pas la dernière non plus, j’en suis malheureusement sûr. La dernière fois, c’était la mort de Duc Dufour que j’apprenais via un appel dans mon casque de moto, alors que je roulais avec un groupe sur la côte ouest. Je me rappelle avoir dû m’arrêter sur le bord de la route pour encaisser le choc. J’étais à la fois en colère et triste, mais en même temps, abasourdi par la précarité de la vie. Un moment on roule, la seconde suivante, on n’y est plus. Point final. Ce qu’il y a après, ça dépend de votre point de vue là-dessus.

On est tous confrontés à notre propre mortalité de temps en temps. On tombe malade, on guérit, on se blesse, on souffre, on s’en remet. C’est le cycle de la vie et tôt ou tard, le cycle s’arrêtera.

Rob laisse dans le deuil sa conjointe et ses deux jeunes filles. Que leur a-t-il laissé? Le souvenir de quelqu’un qui vivait par et pour sa passion. La conviction que l’on doit vivre chaque jour comme si c’était le dernier. Le souvenir d’un père aimant, d’un conjoint trippant, le souvenir d’un ami souriant. Pas besoin de mourir à 100 ans pour laisser sa marque.

La semaine suivant ce décès, je m’envolais pour une autre ride : j’ai emmené Rob avec moi dans mes souvenirs, ainsi que tous les riders frappés trop tôt par la grande faucheuse. Célébrer leur passion, c’est le moins que je puisse faire.

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