No highway…

Par Moto JournalPublié le

À 16 ans, je voulais traverser le Canada d’est en ouest sur ma moto et y inscrire Ad Mare Usque ad Mare. C’était l’aventure par excellence. La distance, le paysage, le défi, tout y était pour moi. J’en rêvais.

Ne me donnant pas les moyens de réaliser mon rêve, je ne fais que de petites distances pendant un week-end ou quelques jours de congé. Ma vie de l’époque m’apporte aussi jusqu’en Allemagne où, bien sûr, ma moto m’accompagne. Des vues magnifiques, des routes extraordinaires. Je suis gâté, mais ce n’est pas encore le voyage ni l’aventure recherchés.

De retour au Canada, je n’entends que des histoires de motocyclistes qui ont parcouru cette fameuse distance entre les deux océans. Mon trajet perd de sa saveur. Je n’ai plus le goût de le faire. Trop l’ont fait, je n’aime pas les sentiers battus. Les années passent et je chevauche toujours des motos. Des jeunes, des vieilles (motos… vous aviez compris!), cela va au gré et au rythme de ma vie, de mes différents métiers, projets et le temps disponible entre mes mains.

Il y a quelques années, je flirte avec l’idée de posséder une BMW Adventure. Je fouille sur le Net et tombe sur la série Long Way Round avec Ewan McGregor et Charlie Bowman et c’est la révélation. C’est ça que je veux faire. Sortir sur des routes isolées. Je commence dès lors à planifier mon fameux voyage dont je rêve depuis longtemps.

Mais quelle moto choisir? J’ai une Vmax, un GT380 Suzuki modifié Cafe Racer qui ne sont pas l’idéal. En faisant mes recherches d’inspiration pour une moto qui sort de l’ordinaire, je tombe sur une GL1100 (Gold Wing) avec des pneus de motocross. BANG! C’est elle! J’achète une 1982 avec son Ferring avant, sacoches arrière, radio, etc. Je la dépouille au complet et je lui explique qu’elle commence une nouvelle vie (je suis fou dans ma tête, pas d’inquiétude).

Je l’équipe pour qu’elle résiste à tout. Où l’on va, elle saura m’y conduire et moi je la guiderai. Elle est mon cheval et je suis son cowboy. On a traversé des déserts et des routes sans fin.

J’ai toujours voulu réaliser ce rêve avant mes 50 ans. Je suis né en 1965. Cela est maintenant fait. Je suis revenu de mon aventure le 26 août 2015. J’ai roulé pendant 24 jours. De Rouyn-Noranda jusqu’à Matagami, ensuite Némaska par la Route du Nord jusqu’à Chibougamau, descendre jusqu’à Saguenay, détour sur l’île d’Orléans. Retour vers Baie-Saint-Paul, Tadoussac, Baie-Comeau, Manic-5, Fermont, Labrador City, Churchill Fall, Goose Bay, Cartwright, Port Hope Simpson, Lodge Bay, Red Bay, Blanc-Sablon, St. Barbe (Terre-Neuve), Channel-Port aux Basques, North Sydney (NE), Île-du-Prince-Édouard, Cocagne (N.-B.), Bathurst, Pointe-à-la-Croix, Matapédia, Matane, Trois-Pistoles, Lévis, Sorel, Sainte-Agathe, Mont-Laurier et Rouyn-Noranda.

Mon projet se nomme No highway. Il n’est pas l’aboutissement de quelque chose, mais bien le début.

P.-S. Je garde des souvenirs merveilleux de tous ceux que j’ai rencontrés.

Marc Provencher, Rouyn-Noranda

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