Voici mon aventure de motocycliste

Par Moto JournalPublié le

Chers amis motocyclistes,
 

Combien de fois pouvons-nous entendre, venant de collègues de travail, amis ou voisins, « Moi, des randonnées en moto, j’en ai fait et c’est beaucoup moins épuisant que de voyager en auto. »?
 

Eh bien, moi, j’ai fait la preuve que ces « cols blancs » ne savent pas vraiment ce qu’est une excursion de type iron butt. Ça va comme suit.
 

Depuis le début de l’été 2007, un grand ami contremaitre à la ville (pour la cause, je vais taire son nom et la ville ) me demandait d’aller nous promener ensemble. Je n’y voyais pas vraiment d’inconvénient, mais je me doutais que sa randonnée ne nous mènerait pas trop loin, pas trop vite et surtout de retour pas trop tard dans la journée.
 

Mais dans la vie, il faut toujours donner la chance au coureur. Donc, après plusieurs tentatives de sa part afin de me convaincre et surtout de faire coïncider nos horaires, j’ai tenté le coup et nous avons convenu que le lundi de la fête du Travail serait parfait. Il m’a mandaté pour prévoir notre itinéraire. Au point qu’il ne m’a rien demandé jusqu’au fameux lundi matin.
 

Le départ était convenu pour 6 h devant chez moi. Comme toujours, mon ami fut précis comme une horloge. C’est à ce moment que je lui ai fait part de ce que j’avais en tête… Le grand 8. J’avais déjà fait ce trajet il y a plus de 25 ans avec le Shadow 750 d’un de mes amis à l’époque.
 

Définition du « grand 8 »: départ de Québec par l’autoroute 40 ouest, sortie Saint-Tite, direction Chapais, La Tuque. Arrivée au lac Saint-Jean par le lac Bouchette. Ensuite, on prend le tour du lac par Saint-Félicien, Dolbeau-Mistassini, Péribonka, Saint-Coeur de Marie, Saint-Ambroise, Chicoutimi Nord et Saint-Fulgence, Sacré-Coeur et Tadoussac. Dernier sprint, on traverse le Saguenay et direction Québec à travers Charlevoix.
 

À ma grande surprise, il a accepté mon itinéraire sans aucune hésitation. Je me vis donc confronté à mon grand délire et obligé d’y faire face, question de fierté.
 

Départ de Québec sous un plafond de brume qui s’étendait bien bas. La portion Portneuf me fit presque regretter de m’être levé si tôt pour finalement ne pas pouvoir rouler en haut de 80 km/h. Mais en fin de compte, près de Saint-Tite le soleil surgit à travers cette soupe aux pois digne d’un scénario de Stephen King (voir le film Brume, afin de mieux comprendre). La route nous appartenait à part entière, car le Festival de Saint-Tite débutait la semaine suivante. Mais les chevreuils profitaient de cette éclaircie afin de sortir des bois et, bien sûr, de sauter dans le chemin, devant nos chevaux d’acier. Ils étaient si proches et si peu nerveux, qu’en passant à côté, je pouvais leur toucher le dos! Portneuf est une région magnifique et ces animaux en font partie.
 

À notre arrivée sur le bord de la rivière Mékinac, les canots se mettaient à l’eau pour la grande descente. Quel décor enchanteur et surtout quelle belle route sinueuse presque au niveau de l’eau! Premier arrêt, un petit déjeuner s’impose à La Tuque… Vive le McDo!
 

Après nous être empiffrés avec un copieux déjeuner et avoir fait le plein d’essence, nous sommes repartis pour le pays des bleuets. Je peux vous assurer que le coup d’œil en arrivant par le lac Bouchette et Chambord est assez enivrant, une mer intérieure aussi bleue que ses fruits qui y poussent tout le tour. De grands champs sont bercés par le vent. Séance de photos et petite pause avant de repartir. Même après 23 ans d’exil à Québec, je retourne dans ce paradis avec autant d’enthousiasme et de fierté. Il est certain que la réfection des routes en cours à l’époque ne laisse que de plus beaux voyages pour ceux qui tenteront l’expérience.
 

À 11h, nous avons fait une autre petite pause, cette fois, chez mes parents à Dolbeau-Mistassini. Nous profitons de l’occasion pour refaire nos forces, acheter un peu d’essence et surtout, je rassure mon compagnon de route qui commence déjà à trouver mon itinéraire assez pénible, merci. Une heure plus tard, nous repartons vers le Saguenay.
 

Impératif : en passant à Saint-Coeur de Marie, il faut arrêter au Bar Laitier Mistook pour acheter un petit sac de fromage en grains, qui trempe un peu dans son petit lait, et au diable les conseils du médecin pour un instant! Il faut vivre le moment présent.
 

Ensuite, on repart direction Saint-Ambroise, Chicoutimi Nord, Saint-Fulgence et Sacré-Cœur pour nous arrêter à la traverse de Tadoussac. Attention, policiers à l’affut dans cette partie du trajet! Quelle belle « trappe à tickets », mais quelle belle route sinueuse et montagneuse du même coup! Apportez vos appareils photo, souvenirs garantis.
 

Lors de la sortie du traversier, nous arrêtons au quai de Baie-Sainte-Catherine afin d’y enfiler nos foulards, cagoules et gants plus chauds. Car la traversée de Charlevoix s’annonce froide et dans la noirceur.
Donc, nous entrons dans la face cachée de Charlevoix avec l’espoir de voir le mont Sainte-Anne.
 

Mon ami semble s’être fait à l’idée que mon choix d’itinéraire n’était pas si pire après tout. J’irais jusqu’à dire qu’il m’invitera peut-être dans une autre randonnée. Je passe devant le massif et me pose bien des questions sur cette route majestueuse, et si venteuse quand le vent souffle du fleuve.
 

Vous savez, la piqure que nous avons de ce sport, de ce moyen de transport, et bien, ce dernier bastion de liberté qui sommeille en nous provient de quelque part. Certains diront que leurs frères, leurs voisins, leurs amis avaient une moto, ou même qu’ils ont mordu à l’hameçon en regardant la série télévisée C.H.I.P.S..
 

Dans mon cas, en 1976, mon père a fait l’acquisition d’une Honda 360. Wow! Combien de mes amis sont venus la voir dans notre garage, combien de questions auxquelles je ne pouvais même pas répondre car à l’époque, j’en étais à l’apprentissage de cette merveille. J’ai fait quelques petites randonnées pas trop loin le dimanche, je n’avais que 11 ans. Mais quand même, j’eus la piqure assez fort.
 

Mais la vie nous dicte souvent nos désirs les plus fous mais dans des délais trop longs pour garder notre flamme allumée. Pas moi. À 30 ans, j’ai suivi mon cours de conduite. J’en suis à ma 3e moto, la première me fut offerte par ma conjointe (c’est pourquoi nous sommes encore ensemble, après tant d’années!), une XV920 Yamaha. Ensuite, il y eut une longue accalmie dans ma passion pour la moto : famille et autres contraintes. En 2006, le jour de ma fête, j’ai acheté une vieille BMW, K100LT, 1987. C’est avec celle-ci que j’ai effectué cette fameuse randonnée et plusieurs autres. Elle est maintenant près des chutes Niagara en Ontario. Depuis 2011, je roulais enST1100, Honda, 2000. Maintenant, je suis en plein magasinage (vive l’internet!), j’ai revendu celle-ci à un mordu de Mississauga.
 

Oups! Revenons à notre randonnée.
 

Finalement, nous sommes arrivés au mont Sainte-Anne.
 

Je vous confirme que mon ami s’est montré très satisfait de notre périple, car il m’a invité dans d’autres voyages. Mais beaucoup plus raisonnables. Merci, Michel Arsenault d’avoir partagé ces moments magiques avec moi. Oups! J’ai dévoilé son nom, mais vous ne saviez pas qu’il travaillait pour la Ville de Québec, arrondissement Beauport, hein?
 

Aussi un immense merci à mon père qui m’a transmis ce besoin de liberté, la MOTO.
 

André Lavoie
Québec, Qc
 

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