Il était une fois à Xtown

Par Guy CaronPublié le

Par une belle journée d’hiver, j’entre dans le vestiaire. J’ouvre mon gros sac et en sors mon équipement : jersey, pantalons, genouillères, gants, casque, plastron, etc. Quelques minutes plus tard, je me rends à l’enceinte principale où ça se déroule. J’entends l’écho des autres participants qui sont déjà en action. Dans l’estrade, il y a quelques personnes qui discutent et observent leurs amis. Jusqu’ici, l’histoire ressemble à ce qui se passe dans beaucoup d’arénas du Québec, mais ici, l’aréna s’appelle Xtown et c’est des Alpinestars Tech10 que j’ai aux pieds, pas des Bauer! J’enfourche la KTM 250 SX-F 2011 et m’élance en piste. Les sports d’hiver c’est bien, incluant la moto sur glace, mais la chance de rouler en motocross est un antidote infaillible contre le blues des journées trop courtes de ce solstice ingrat! Le tracé est du même style que celui des courses d’Arénacross avec cependant deux différences importantes : c’est beaucoup plus grand qu’une piste sur une patinoire, environ quatre fois la superficie, et les obstacles sont conçus de façon à être sécuritaires pour tous les niveaux de pilote. Ce qui ne veut pas dire trop facile si vous êtes d’un bon calibre, il faut quand même s’appliquer pour boucler des tours rapides.

L’historique de Xtown
Après un an et demi de travail passé à monter un plan d’affaires, à régler les détails tels le zonage, les assurances et de nombreuses questions d’ordre juridique, le projet Xtown accueillait ses premiers amateurs de hors route en octobre 2008, avec l’ouverture d’un tracé d’endurocross conçu par les frères Marc et Guy Giroux. Une première piste de motocross extérieure d’un kilomètre fut aussi inaugurée en novembre 2008.

Depuis se sont ajoutées deux autres pistes de motocross extérieures et une piste pour les petites motos, ainsi que le bâtiment qui abrite la piste intérieure dont il est question ici et qui fut ouverte au printemps 2009. Il s’agit de la plus grande installation du genre au Canada. Un investissement très important, avoisinant les 1,4 million de dollars, preuve que Hugues Guénette et Patrick Boudreault sont vraiment sérieux dans leur démarche. La prochaine étape du projet sera l’ajout d’un bâtiment pour l’accueil et le vestiaire qui sont présentement installés dans des structures mobiles.

À l’intérieur
Quelques pilotes qui roulent depuis 10 heures ce matin reviennent de leur pause diner. Patrick s’est occupé de prendre les commandes et les a fait livrer directement au local d’accueil où une section est aménagée pour les repas. Quelques Ontariens se préparent aussi à rouler, certains ayant fait plus de 6 heures de route pour venir à Xtown dont, entre autres, le pilote de freestyle Jason Thorne.

Il n’y a pas de groupes définis aujourd’hui, l’achalandage ne le justifiant pas. Je vais donc pouvoir rouler à ma guise. Avec un ensemble de décalques complet aux couleurs de Xtown sur la KTM toute neuve et mon jersey et pantalon empruntés (eh oui, je n’avais rien dans la palette orangée dans ma garde-robe MX!), j’ai fière allure… bon, OK, disons qu’au moins, la moto est belle. Elle démarre au deuxième coup de kick. Pas d’enrichisseur manuel, l’injection électronique se charge de tout. Je la laisse se réchauffer quelques minutes et je fais deux tours lents pour la monter un peu plus en température, car l’air ambiant est assez frais à l’intérieur.

La terre de la piste offre une excellente traction, la SX-F est comme sur des rails en s’appuyant dans les virages qui sont hauts avec un beau rayon et le moteur me rend la tâche facile, des conditions idéales pour reprendre confiance en mes moyens. Les sauts sont variés, certains que je dois absorber et d’autres qui demandent un bon coup de poignée en troisième. Le 250 est flexible, aucune hésitation et un bon punch, accessible dès le début des mi-régimes, juste parfait pour me faciliter la tâche ici. Au fur et à mesure que j’enfile les tours, ma technique revient un peu et aussi un minimum de vitesse. Entre mes séances en piste, je respire un peu en profitant des estrades. La piste est maintenue en très bonne condition, bonne chose pour moi, je peux rouler sans trop dépenser d’énergie et ainsi faire durer le plaisir.

En fin de journée, je reviens à la maison avec un large sourire. Avoir accès à des installations de cette qualité à un prix abordable et pouvoir pratiquer le motocross en tout temps et en toute température est vraiment une chance remarquable pour tous les mordus de hors-route.
 
Pour en profiter vous aussi, vous n’avez qu’à communiquer avec Xtown pour vous assurer d’une place la date choisie, le printemps se montrant le bout du nez, les places s’envolent rapidement.
Moi, j’y retourne dès que j’aurai besoin de retrouver le sourire!

Xtown
Téléphone : 450 432-4299

Adresse : 16250 Rang Saint-Dominique, Mirabel  J7N 1T6

Site web : www.xtown.ca

Pour information :  info@xtown.ca 
           
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KTM 250 SX-F 2011

Deux changements majeurs pour la 250 SX-F en 2011: côté moteur, elle adopte l’injection d’essence et le cadre est doté de la suspension à biellettes qui remplace le système avec l’amortisseur monté directement au bras oscillant qui était de mise depuis tant d’années chez KTM. D’origine, elle n’a pas le démarreur électrique de ses grandes soeurs, les 350 et 450. De mon point de vue, c’est logique : elle démarre facilement au kick et le poids en moins est beaucoup plus apprécié sur une petite cylindrée. Pour ceux qui y tiennent vraiment, un kit pour installer le démarreur électrique est disponible. On retrouve les composantes de qualité auxquelles KTM nous a habitués, soit le guidon Renthal surdimensionné dont les supports sont ajustables, l’embrayage hydraulique et les freins Brembo, des jantes Excel ainsi qu’une selle antidérapante.

En piste, c’est la réponse instantanée à la poignée droite que je remarque dès les premiers tours de roue. Tout en bas, la réponse est bonne mais, même s’il n’y a aucune hésitation, ce n’est pas son point fort. J’ai à peine besoin de jouer de l’excellent embrayage hydraulique pour accéder au punch qui se concentre dans les mi-régimes ou se retrouve le gros de la puissance de ce 250. Il monte aisément dans les tours mais la poussée est au sommet en passant les rapports tôt. Contrairement à la 2010 qui demandait d’être maintenue à haut régime en tout temps pour donner son plein potentiel, la facilité d’exploiter la plage de puissance de la 2011 en fait une machine qui peut convenir à la majorité des calibres de pilotes. Tant les novices que les pros devraient y trouver leur compte. Je me suis senti à l’aise avec la position de pilotage malgré qu’au début, la moto me semblait haute, surtout en virage serré.

Les suspensions WP répondent bien aux petites bosses, sont assez fermes sur les atterrissages et restent hautes dans leurs courses, ce que je préfère. En début d’essai, c’était vraiment prononcé avec cette moto non rodée, mais après quelques sessions en piste, les fourches se sont assouplies suffisamment pour permettre un meilleur transfert de poids et d’éliminer cette sensation de manque de traction de l’avant en entrée de virage sans appui. En s’appuyant sur les berms, elle est vraiment facile à placer et semble sur des rails. Le frein avant est tout simplement génial, progressif et puissant, c’est dorénavant ma nouvelle marque de référence pour les freins MX! Le frein arrière est peut-être un brin trop puissant à mon goût, bloquant la roue facilement.

Abaisser la pédale et, si ce n’est pas suffisant, ajouter quelques rainures aux plaquettes avec une scie à métaux sont les solutions que j’envisagerais pour régler ce détail qui est une question de préférence personnelle. Autre détail : j’aimerais une selle avec un peu plus de traction. Malgré la texture assez prononcée du recouvrement, je glissais plus que je n’aurais aimé en accélération. Un test sur piste extérieure s’impose pour mieux évaluer cette KTM 250 SX-F et j’ai mis mon nom en haut de la liste. J’attends impatiemment la chance de monter de nouveau cette bête orange!

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