Test de moto – KTM Duke 200 2020

Par Éric Ménard Publié le

Agile, amusante et abordable

Chez KTM on s’efforce de combler chaque craque dans le marché de la moto de route autant que hors-route et double-usage. C’est pourquoi il n’est pas surprenant de voir arriver une petite moto de 200 cm3 dans la gamme issue de Mattigofen.

Fabriquée en Inde tout comme sa petite sœur de 125 cm3, la 200 s’adresse majoritairement aux marchés asiatiques, mais elle pourrait bien trouver preneur ici aussi. La 200 partage les mêmes éléments techniques que la 125, y compris l’ABS déconnectable. D’ailleurs, elles se ressemblent tellement qu’elles sont difficiles à partager lorsqu’on les regarde l’une à côté de l’autre.

Mais surtout, pourquoi une Duke 200 de ce côté de l’Atlantique alors qu’on a déjà une 390 qui est populaire? 200 cm3, n’est-ce pas trop petit pour la grande route et plus qu’il n’en faut pour une utilisation urbaine? C’est ce que je me demandais en me dirigeant vers le bureau chef de KTM près de Chambly, en Montérégie.

En entrant dans le garage tout blanc et tout propre, je l’ai aperçue : compacte sans être trop petite et avec des lignes agressives comme ses grandes sœurs. C’est vraiment une belle moto.

Remarquez que je n’ai pas écrit que c’était une belle petite moto. Elle a quand même un gabarit presque pleine grandeur, de sorte qu’on n’a pas l’air d’avoir volé la moto de notre neveu de 14 ans lorsqu’on la roule.

En faisant le tour, je constate une hauteur de selle évidemment très accessible à 31,6 pouces et dans un format plus grand et confortable que je ne m’y attendais. La prise en main est facile et on se sent d’emblée en plein contrôle de cette moto de 308 livres. Un design de petit prédateur et un cadre en treillis en acier tubulaire léger affichent l’ADN de DUKE.

Les roues en alliage coulé de 17 pouces complète le look agressif. Utilisant une roue de 110 mm de large à l’avant et un impressionnant 150 mm à l’arrière, ça promet de bien coller à la route. On l’a munie de fourches WP APEX 43 mm et d’un amortisseur arrière APEX Linkless.

Ceux-ci sont accompagnés d’étrier de frein avant BYBRE à quatre pistons à montage radial avec ABS Bosch à deux canaux, ainsi que de la fonctionnalité ABS Supermoto. Les disques sont de 300 mm à l’avant et 230 mm à l’arrière. Ça donne un freinage plus que suffisant, voire même surprenant. On ne s’étonne pas de ceci, étant donné que Bybre (BY BREmbo) est une marque appartenant à Brembo et se spécialisant dans les freins pour petites et moyennes cylindrées.

Le moteur est bien visible à travers le cadre tubulaire et l’amortisseur White Power arrière blanc donne un côté racing à la petite bête. Le phare oblong et vertical lui procure un air de famille. Les rétroviseurs en losange ainsi que les gros clignotants ajoutent au look grandeur nature. On trouve deux larges poignées pour un passager et un élégant phare arrière à DEL.

Dès mon départ à son guidon, un sourire se colle sur mon visage. Je me sens presque rajeunir tellement elle me rappelle mes premières motos par son gabarit et son agilité. Par contre, côté moteur, on est ailleurs. Grâce à une centrale électrique monocylindre quatre temps ultra- compacte avec une électronique d’injection de pointe et une transmission six vitesses à rapport rapproché, la nouvelle KTM 200 DUKE est relativement puissante. Pour une utilisation en ville, c’est super plaisant et je me surprends à vouloir être le premier à traverser l’intersection quand la lumière vire au vert.

La petite Duke offre un bon équilibre entre performance et facilité de conduite. L’ergonomie à son guidon est telle qu’on ne s’y sent pas enfermé derrière lui comme sur d’autres petites cylindrées, ce qui nous offre une liberté de mouvement confortable. La position de conduite verticale favorise les promenades détendues ou nous pousse à prendre les virages le gaz dans le fond.

Je me suis amusé à redécouvrir ma ville sur la Duke. Petites ruelles isolées, graffitis de fond de cour et rues couvertes par des grands arbres. Moi qui habituellement passe des heures en selle sans vouloir débarquer, je me faisais un plaisir de m’arrêter pour faire de la photo ou prendre un café sur une terrasse. Non pas que la Duke soit inconfortable, bien que la selle soit un peu mince et ses arêtes un peu trop effilées, mais plutôt pour faire un vrai trip de citadin qui s’amuse dans sa ville.

J’aurais pu quitter la ville plus rapidement mais je me suis accroché un peu partout, butinant d’un quartier à l’autre. Pourtant, pour qui veut rouler longtemps sur les routes de campagne, la 200 possède de bons atouts : un poids à sec de 308 livres combiné à un réservoir d’essence de 13,4 litres, ça permet une autonomie plus que raisonnable.

Le moteur offre une sonorité plutôt grave qui étonne et plait. En première, le petit moteur tire immédiatement et le compte-tours monte rapidement au-delà de 7000 tr/min. On s’amuse à rincer le petit moulin pour en extraire tout le jus, mais ce n’est même pas nécessaire pour ressentir de belles accélérations. Les 26 chevaux se donnent tout entier pour notre plaisir.

Les premières vibrations arrivent vers 6500 tr/min, mais ce n’est rien de surprenant ni de grave. Le moteur est si flexible qu’on peut démarrer d’un arrêt en deuxième ou même rouler très lentement en cinquième sans que ça pose problème.

Une fois sorti de la ville, la Duke veut vous impressionner. Elle se penche dans les entrées d’autoroute si bien que l’on doit se rappeler que l’on est quand même sur de plus petits pneus qu’à l’habitude. Et pas chaussé comme en Super Duke! Le petit moulin crie sa joie de pouvoir jouer dans la cour des grands, mais il doit malgré tout se calmer rendu autour de 130 km/h. Une vitesse que l’on atteint avec un peu de patience après avoir enfiler la sixième vitesse. Ce moteur est évidemment plus plaisant pour des balades urbaines où le stop-and-go est de mise plutôt que pour des balades campagnardes endiablées. Elle n’a pas la puissance pour ça, même si sa tenue de route est exemplaire.

Prix de base : 4599 $ CAN
• Cadre treillis en acier chromoly
• Sous-cadre treillis en acier
• 199,5 cm dact simple
• Fourches WP Apex 43 mm usd
• Amortisseur arrière WP Apex linkless
• Étrier de frein avant bybre à 4 pistons à montage radial
• Affichage LCD
• ABS Bosch 2 canaux
• Supermoto ABS

Pour nous tenir informé, un compteur LCD rétroéclairé nous gave d’un nombre étonnant d’informations. Fait rare sur de petites cylindrées, on y retrouve un compteur, un compte-tour, un double trip partiel, une horloge, la jauge à essence à sept niveaux, un indicateur de rapport
engagé, la température moteur et plein d’informations pour les fans de chiffres telles que : consommation instantanée, vitesse moyenne, temps de selle, etc. C’est presque trop complet mais intéressant quand même.

En résumé, cette petite dernière de la famille Duke au Canada a bien des atouts pour plaire aux aventuriers urbains ainsi qu’aux motocyclistes à la recherche d’une moto amusante, abordable et permettant de quitter la ville pour s’évader de temps à autre. Elle est offerte à prix raisonnable compte tenu de sa finition impeccable et des pièces de haute qualité. Elle a aussi un design particulièrement réussi et elle procure un agrément de conduite indéniable. C’est une machine légère et agile avec une puissance induisant le sourire qui en fait le point d’entrée idéal pour la moto et la famille DUKE.

*Article tiré du Vol. 50 No. 1 de Moto Journal. Vous aimez ce contenu? Abonnez-vous au magazine numérique Moto Journal.

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