Les mystères de la FQMHR

Par François Cominardi Publié le

Tout ce que vous ne saviez pas sur la Fédération Québécoise des Motos Hors Route.

La Fédération Québécoise des Motos Hors Route est un mystère pour plusieurs. Que fait-elle? Qu’administre-t’elle? Suivez le guide pour découvrir cet organisme à but non lucratif, qui a pour mission de développer la pratique des motos hors route, et d’être l’interlocuteur des ministères pour tous les sujets qui s’y rapportent.

Prenons exemple sur deux autres activités de loisir, la motoneige et le quad. Elles sont toutes les deux régies depuis plus de trente ans par leur fédération respective, qui gère la pratique de leur sport sur le terrain. Le gouvernement leur donne une enveloppe budgétaire, prise sur le montant de la plaque d’immatriculation, qui permet d’organiser les clubs locaux.

L’objectif est multiple. C’est la communauté qui entretient les sentiers, aide au tourisme, et veille à la sécurité des utilisateurs. L’intérêt est certain pour le gouvernement, car 90 % de la gestion est bénévole. Chaque fédération paie un directeur général et quelques personnels administratifs. Le reste est fourni gratuitement par des membres volontaires. Les présidents et autres membres du conseil d’administration agissent bénévolement, ainsi que les membres de clubs. Tout le monde trouve son compte : la communauté donne ses idées, organise, crée, pour le bien de tous. La FQMHR fonctionne comme cela également.

UN PEU D’HISTOIRE

Jusqu’au milieu des années 2000, la moto hors route n’était pas organisée. Chacun faisait ce qu’il voulait dans son coin. Mais les accidents étaient nombreux et les ministères voulaient que la moto hors route se fédère également. De leur côté, les associations existantes étaient désireuses de recevoir une aide de l’État pour accomplir ce projet. La FMSQ déposait même un mémoire. Mais gérer un championnat et une fédération sont deux choses différentes, et les avis étaient partagés au sein de l’organisation pour relever ce défi.

La nouvelle ministre des Transports de l’époque, Julie Boulet, signa l’autorisation et demanda l’aide de la Fédération pour faire avancer le dossier. Danny Gagnon, DG de la FQCQ, et Jocelyn Belley, président de l’époque de la FQCQ, créaient alors la FQMHR, avec Benoit-Gilles Depont, ancien président FMSQ, qui était nommé directeur général. L’apport de la FQCQ se trouvait dans son expérience du dossier concernant la récupération d’une partie des plaques d’immatriculation pour le financement et dans les sentiers quads qui pourraient être utilisés pour les motos hors route.

LES MISSIONS DE LA FQMHR

La Fédération chapeaute les activités sentiers, compétitions, parcs et circuits, et formation. Cent organisations sportives, 31 parcs de circuits fermés sont affiliés. Plus de 10 000 kilomètres de sentiers fédérés sont partagés avec les quads, dans onze régions québécoises.

Sentiers : Les motos d’enduro et les motos double usage peuvent circuler sur les sentiers fédérés moyennant un droit d’accès de 145 $ pour la période du 1er mai au 30 novembre. Les deux-roues doivent posséder une lumière avant-arrière et un feu de freinage, un rétroviseur, un compteur de vitesse. Cela exclut les motocross, dont l’usage est réservé aux parcs FQMHR ou aux terrains privés. Sur le site de la FQMHR, la liste des motos autorisées est disponible, ainsi qu’une page Savoir s’aventurer en sentier. Il est possible de télécharger l’application iMotoHR, qui signale les sentiers ouverts et les commerces ou services à proximité de la piste.

Tous les sentiers quads ne sont pas ouverts aux motos. Car chaque club doit donner son accord individuellement. La raison invoquée est souvent l’autorisation de propriétaires terriens qui ne veulent pas de moto chez eux. Les motocross utilisés en fou ont fait du dégât sur les terres, mais également dans l’esprit des gens. C’est tout une pente à remonter, mais les relations sont cordiales dans les sentiers quand les motocyclistes et les quadistes se parlent.

Organisations sportives : une vingtaine de créateurs de championnats provinciaux ou de courses sont affiliés à la FQMHR. On retrouve l’endurocross, aussi appelé cross country, l’enduro, le motocross, le supercross, le trial, le flat track, le supermoto, les courses sur glace, les pit bike, et même des organisations de VTT, côte-à-côte ou track day moto sports.

Parcs circuits récréatifs : Près de quarante parcs ou circuits fermés sont membres de la Fédération. Ils ont une signalisation sur l’équipement et les règlements et s’engagent à apporter un lieu sécuritaire pour la pratique des sports motorisés. C’est un vœu des ministères que l’activité se déroule dans un endroit sécuritaire plutôt que dans un pit de sable ou un endroit privé non entretenu.

AVANTAGES D’ÊTRE MEMBRE PROFESSIONNEL DE LA FQMHR

Pour les associations ou entreprises, il est intéressant d’être membre, pour être informé, pour accéder à des formations secouristes offertes, mais surtout pour bénéficier de subventions liées à la sécurité. Ce sont 21 $ par plaque d’immatriculation de moto hors route qui reviennent à la Fédération. De 2015 à 2018, la FQMHR a reversé 1 500 000 $ aux organismes membres pour les soutenir et améliorer la sécurité dans les parcs, les sentiers ou les compétitions. Les investissements sont faits sur une base de 50 % des factures globales, le solde étant à la charge de l’organisme. L’adhésion est minime, d’une centaine de dollars. La FQMHR a négocié avec l’assurance MP2B depuis une dizaine d’années, et cela a fait descendre les coûts d’assurance de façon importante pour tous les acteurs de la compétition.

MEMBRE INDIVIDUEL

Il y a deux manières d’être membre individuel de la FQMHR. La première est de s’inscrire gratuitement sur le site internet pour obtenir sa carte de membre gratuite. Il suffit de la présenter dans n’importe quel parc ou compétition affiliée, pour éviter de remplir une feuille d’inscription chaque fois. Vous devrez payer les frais d’inscription.

Avec la COVID-19, cette carte de membre est obligatoire pour une activité FQMHR. Début juillet, 6250 personnes étaient inscrites, et le nombre va augmenter avec l’annonce de la reprise de compétitions de la FMSQ.

La deuxième façon d’être membre individuel est d’acheter un droit d’accès pour les sentiers FQMHR. Plus de 1000 vignettes ont été vendues à la fin du mois de juin, ce qui est une augmentation par rapport à l’année dernière, où 1171 droits avaient été achetés en tout.

BENOIT-GILLES DEPONT DG

Benoit-Gilles Depont est directeur général depuis la création en 2007. Il a été auparavant président de la FMSQ, et pilote lui-même. Il avait arrêté les courses car il était devenu allergique aux émanations de fumée de gaz deux-temps. Rassurez-vous, ça va mieux.

Je lui ai posé quelques questions pour percer le mystère de la FQMHR.

Benoit-Gilles, quels ont été les moments forts de la FQMHR pour toi ?

« La création, naturellement, qui a été complexe, mais également la reconnaissance complète par le ministère des Transports (MTQ) dix ans après. C’est un détail, mais pendant les dix premières années, les subventions étaient versées à la FQCQ, qui nous les reversaient.

Nous sommes partis de zéro. Il fallait positionner l’action de la Fédération, et convaincre les acteurs de la moto hors route que nous étions de leur bord. Leur acceptation a été une belle victoire. »

Quels sont les prochains défis de la FQMHR (hors COVID-19) ?

« Savez-vous que la compétition moto n’est pas considérée comme un sport au même titre que le golf ou l’athlétisme au Québec? Nous voulons obtenir cette reconnaissance auprès de la Direction du sport, du loisir et de l’activité physique du Québec. Par exemple, il y avait une classe de sport-étude de motocross dans une école, mais elle a été abolie, car elle n’était pas encadrée par une fédération reconnue. Nous allons travailler pour être officialisé, mais cela demande des budgets, car la FQMHR devrait avoir des responsables (bénévoles ou non) pour encadrer les activités sportives. Pour le moment, il y a deux personnes employées par la Fédération et il faudrait un DG adjoint.

« Nous devons aussi travailler sur l’acceptabilité sociale des motos hors route. En évitant les bruits inutiles ou en nous impliquant dans nos communautés locales. Quand on parle avec ses voisins et qu’on se respecte, tout est plus simple. »

LE MYSTÈRE EST RÉSOLU

Voilà pourquoi la FQMHR est si méconnue : elle n’est pas en lien direct avec les utilisateurs ou les pilotes. Elle soutient les associations sportives comme l’ATAQ, Challenge Québec, FMSQ, Flat Track Québec, Eskape courses sur glace, Supercross Québec, Mc Gregor et d’autres, des parcs récréatifs comme Octane Parc, MX St-Élie, Motocross Deschambault, X-Town, Maxbike, Mécaglisse, MXPN, St-Appolinaire, Tring Jonction entre autres… la liste n’est pas exhaustive. Tout se trouve sur le site internet, avec l’application iMotoHR et les dossiers d’inscription : www.fqmhr.qc.ca.

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