Ma Triumph à tout faire

Par Moto JournalPublié le

Par Pierre Gariépy (Transgarp), Québec

Le 1er avril 1974, je fis l’achat d’une Triumph Bonneville T120R 1967. Celle-ci connut nombre de modifications et m’accompagna dans plusieurs aventures au fil des ans…

La première journée où je l’ai pilotée, ce fut sur un chemin forestier dans le nord de Château-Richer en compagnie de mes chums plus expérimentés, eux aussi au guidon de motos anglaises. Plus on avançait, plus la route devenait boueuse, glacée et enneigée; nous avons diminué les gaz, étant peu habitués à rouler dans ces conditions. Après quelques kilomètres à cette allure réduite, le démon de la vitesse s’est emparé de moi et je me suis mis à valser dans la boue comme si j’avais des dizaines d’années d’expérience sur ce genre de terrain. Je faisais exprès de me placer à la queue de la meute dans les lignes droites, attendant une courbe pour ainsi les enterrer de boue en dérapage de ma roue arrière en drift extrême. En sentant l’agacement de leur part monter en flèche, j’ai mis les gaz à fond et je me suis fait un petit dirt track personnel en me rendant à destination. J’ai compté un bon cinq minutes avant que le premier de la gang arriva enfin. Il faut dire que j’avais parcouru un bon 20 kilomètres après les avoir peinturés de boue et de neige. J’oubliais : deux de mes copains avaient leur blonde assise en arrière et elles avaient de méchants poignards dans leur regard à mon endroit.

Après plusieurs accidents à l’été 74, dont le plus mémorable fut l’emboutissage d’une Renault 5 (La moto s’est encastrée complètement dans la Renault 5 et j’ai fait un plongeon dans les airs sur une longueur d’une cinquantaine de pieds. J’ai démoli la fourche avant de la moto sous le choc de l’accident. J’ai perdu le casque en retombant sur le sol. J’ai redressé la fourche avant en la cognant sur un poteau de téléphone et j’ai pu revenir à la maison sur son pouvoir.), j’ai failli tout abandonner, laissant la moto dans le fond du cabanon quelques semaines avant de la réparer et de continuer à rouler.

Lors de la grève des chauffeurs d’autobus du transport en commun de Québec CTCUQ en 1979, je n’ai pas eu le choix de rouler la Triumph durant tout l’hiver étant donné qu’elle était mon seul moyen de transport. J’ai donc pu affiner mes réflexes sur les routes glacées et enneigées. J’ai installé des pneus trial pour faciliter la conduite. À partir de 1976 et jusqu’à 1996, j’ai perfectionné ma conduite hors route et dans les pits de sable de plus de 50 mètres de hauteur. J’avais installé des pneus de motocross pour grimper avec facilité les diverses côtes hors route du Québec. Le son de la Triumph dans ce genre de terrain était jouissif à entendre. J’ai aussi fait un peu de sauts du genre The Great Escape de Steve McQueen et je n’avais rien à lui envier. Mais toute chose a un prix. Je me suis endommagé sérieusement la colonne vertébrale en 1995 suite aux trop nombreux sauts en moto qui, après l’écrasement de la suspension, me compressaient les vertèbres, sans parler des trop fortes charges que je soulevais en squat au gymnase durant les années 90.

Aujourd’hui, avec un meilleur entraînement, j’ai repris 80% du tonus musculaire de mes jeunes années.

Toute cette préparation physique est autant importante que l’amélioration mécanique de la Triumph si je veux me remettre aux sauts.

Car le poids de la moto n’a pas changé, elle pèse toujours 400 lb et il faut être bâti solide pour ne pas trop se fatiguer à la piloter dans des routes accidentées ou du hors route.

De toutes les aventures que j’ai vécues avec ma Triumph depuis 1974, un seul point me donne un peu le blues : aucun document vidéo de mes performances d’avant les années 2000 n’existe.

Rien de mon hiver 1979 en moto pour me rendre au cégep de Limoilou en partant de Beauport, de mes nombreux sauts, de mes montées de pits de sable et impossible à refaire puisque ledit pit est maintenant interdit.

Il me reste à tester les divers types de terrains avec mon 8 po de suspension comparativement à ce que j’accomplissais avant avec 2 po de suspension. À suivre…

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