Moto Guzzi V9 Roamer: Simple et sympathique

Par Éric MénardPublié le

Quand j’ai aperçu la V9 Roamer du mythique fabricant italien, je me suis dit : « Bon, encore une autre compagnie qui courtise les hipsters et les baby-boomers nostalgiques. Une énième variation du thème du café racer rétro. Un petit réservoir, une belle selle quasi rectangulaire et plate, un guidon retroussé, etc. ». Mais je me suis aussi souvenu que Moto Guzzi n’est pas une marque de poseurs. Elle est là depuis belle lurette et elle a déjà, et pendant de nombreuses années, fabriqué ce genre de moto.

En m’asseyant sur la petite italienne et en la relevant de sa béquille, je me suis retrouvé dans un poste de pilotage simplifié, mais avec une touche évidente de modernisme. Les différents boutons de contrôle sont… beaux. C’est drôle à dire, mais ça m’a frappé. Le commutateur d’arrêt d’urgence n’est pas le gros bouton rouge classique, mais un joli petit interrupteur qu’on pousse. Tout sur cette moto est un clin d’œil moderne au passé. Faisons-en le tour.

D’abord, le guidon : simple et un peu retroussé, il amène les poignées juste sous les mains de façon si naturelle qu’on se sent non seulement bien et en contrôle, mais aucune pression n’est ressentie sous les mains. Le poids du haut du corps repose donc sur les fesses plutôt que sur les épaules, favorisant les plus longues randonnées.

La selle est typique des motos de type café : longue, plate, mais tout de même confortable. Elle est juste assez molle et étroite à l’avant pour éviter de faire pression sur l’intérieur des cuisses et couper la circulation. On peut donc s’y asseoir pendant des heures, même si ce n’est pas vraiment une moto destinée au touring. De toute façon, on doit prendre une pause de temps en temps pour se reposer, car l’absence de pare-brise nous met le corps dans le vent et nous fatiguera plus vite que si on était protégé de celui-ci. Ça nous donne un peu de temps pour répondre aux questions inévitables des badauds qui viennent voir la moto dès qu’on s’arrête à la station-service. « Non, ce n’est pas une vraie vieille. » « Ah oui?! Vous en aviez une quand vous étiez jeune? Eh bien… »

Pour les amateurs de personnalisation, Moto Guzzi offre bien sûr un choix d’options. Même si on ne retrouve pas les mêmes options de modification de carrosserie que sur le V7, en consultant le site Web de l’entreprise, on découvre des sacoches de cuir, des selles, des pièces de protection et d’autres articles pour façonner la moto aux goûts du pilote.

Le moteur bicylindre est entièrement nouveau et offre 55 chevaux de puissance pour une cylindrée de 853 cc. Rien pour épater la galerie, mais suffisant. Le joli cadran est simple et efficace et offre quelques informations, mais pour ajouter une touche de modernité, Moto Guzzi offre une plateforme en option qui permettra à une application pour téléphone intelligent de vous donner plein d’informations sur votre conduite telles que : l’angle d’inclinaison, le couple, la puissance instantanée, l’accélération et j’en passe. Pas sûr que ça charme les acheteurs de cette moto qui sont plutôt en mal de simplicité, mais l’option est intéressante. Par contre, la fiche USB installée sur la colonne de direction est vraiment pratique pour charger votre cellulaire tout au long de la randonnée.

L’entraînement par cardan assure une facilité d’entretien qui est à des années-lumière de celui exigé pour une vraie de vraie vieille moto. Qualité que recherchent certainement plusieurs amateurs de café racers.

La boîte de vitesse est agréable et répond avec aplomb et rigueur aux demandes de changements de vitesse. La première est un peu courte, mais coupleuse, tandis que la troisième est si polyvalente qu’on peut démarrer en troisième sans trop de problème. Très pratique pour des balades urbaines.

Le réservoir est une beauté et est la pièce maîtresse de cette bécane. Sa forme sera peut-être encombrante pour les riders aux longues jambes (sans parler des têtes de moteur), mais il a le mérite d’avoir un look rétro en accord avec les anciens modèles du fabricant de Mandello del Lario. Même la magnifique peinture blanche perlée du modèle essayé avec ses pin stripes rouges est un clin d’œil au passé.

À qui s’adresse cette moto? Aux nostalgiques qui n’aiment pas tomber en panne parce que leur vieille moto restaurée a (encore) un ennui mécanique. Aux trentenaires dans le vent pour les mêmes raisons. Aux débutants ou peut-être même aux pilotes plus expérimentés recherchant une moto classique, simple et facile à piloter. Une moto qui nous rapproche de l’essence même du motocyclisme : deux roues, un guidon et le ronronnement d’un moteur entre nos jambes.

Ce qu’on fait avec? Des balades sur de petits chemins sinueux et tranquilles, des virées en ville pour retrouver ses amis ou sortir avec sa douce en amoureux, collé-collé. En fait, cette moto plaira à pas mal de monde pour différentes raisons. Certains apprécieront son look classique, d’autres voudront en faire un excellent moyen de se rendre au travail. Peu importe de quel groupe vous faites partie, si vous la choisissez pour la bonne raison, elle saura répondre à toutes vos attentes.

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