Le chant des sirènes…

Par Guy CaronPublié le

J’ai le regard qui se détourne. Comme un marin qui n’a pas vu la terre depuis longtemps, j’entends ces appels au travers les brumes. Mais contrairement aux hommes des légendes maritimes, je sais de quoi ont l’air mes sirènes. En cette ère d‘informations abondantes, je peux examiner et comparer les spécifications, poids, courbes de puissance et couples, empattements, déports et angles de chasse ainsi que tout l’équipement de série ou optionnel, tout en tentant de contrôler un tant soit peu mes émotions. La créature de rêve, ou plutôt la machine, devra remplacer ma Ducati ST4s 2002 qui prend de l’âge.

J’ai acheté cette moto pour voyager à deux. Seul, je pouvais m’accommoder de ma R1 de l’époque en limitant les bagages, mais je ne crois pas que Brigitte aurait vraiment aimé les virées frôlant les 10 000 kilomètres (et parfois plus) sur une supersport. Et puis, ça m’a permis de réserver l’utilisation de la Yamaha au circuit. C’est par hasard, en regardant différentes options, que je suis tombé sur les sport touring italiennes. J’ai jeté un coup d’œil à une ST2 annoncée vraiment pas cher près de chez moi. Acheter une vieille italienne défraîchie n’était pas une option envisageable et cette ST2 avait eu la vie dure malgré que le vendeur s’évertuait à me démontrer le contraire. J’ai cependant réalisé qu’une ST en bon état serait assez près de ce que je cherchais comme outil pour explorer le territoire.

Je me suis déplacé pour en voir quelques autres, des modèles ST4. J’y allais en fonction d’un prix que je m’étais fixé, mais sans demander rien de comparable en réparations ou mises à niveau avec l’épave que j’avais vue plus tôt, toutes avaient besoin d’un peu d’amour et donc d’investissement, soit monétaire ou en temps. Il y avait cette ST4s annoncée et que j’avais vue depuis le début de mes recherches qui me tentait de plus en plus malgré son prix supérieur à ce que je voulais investir.

Quelques lectures éducatives sur les différences entre les versions des ST m’ont appris que le couple supérieur de la ST4s, une 996 cc plutôt qu’une 916 cc pour la ST4, ses suspensions haut de gamme ainsi que quelques autres détails justifiaient son prix plus élevé. Un téléphone et l’offre d’un petit prêt temporaire par quelqu’un d’intéressé à la chose (il faut écouter sa passagère parfois!) m’ont convaincu de me rendre dans Charlevoix pour la voir de plus près.

Depuis cet après-midi d’août 2011, où je suis revenu sous un ciel menaçant au guidon d’une rutilante italienne de seulement 44 000 kilomètres à aujourd’hui, je n’ai eu aucun regret. Si ce n’est qu’elle affiche plus de 124 000 au compteur maintenant et que mon regard se détourne de plus en plus… En janvier, j’ai loué une R 1200 GS en Californie. La fonction ESA, les ajustements de suspensions contrôlées par boutons, m’a vraiment plu. Les systèmes semi-actifs me font de l’œil et il y a d’autres avancées technologiques qui m’attirent! Je regarde du côté tourisme sportif et pour l’instant, j’ai deux choix dominants sur la balance de mes rêveries : la MV Agusta Turismo Veloce Lusso et la KTM Super Duke GT, toutes deux munies du Skyhook.

Oui je sais, je n’en trouverai pas d’usagées à prix d’aubaine! La Super Duke GT ne sera pas disponible avant encore quelques semaines même. Mais pour remplacer ma vieille Ducati, ce sont ces deux motos qui me semblent les plus appropriées. Après avoir posé mes yeux (et mes fesses) sur la MV, j’ai encore plus de difficulté à contenir mes pulsions. La chose qui me torture le plus (à part le côté monétaire bien sûr; elles ne sont pas données ces machines!), c’est bien de me départir de ma vieille ST. Je devrai aussi laisser aller la FZ 07 qui, à l’origine, était pour Brigitte, mais que j’utilise maintenant plus souvent que ma Ducati, c’est une autre moto que j’aime beaucoup. Mais si je suis un peu patient, je pourrais peut-être me dénicher une Turismo Veloce Lusso ou une Super Duke GT avec un peu de kilométrage à bon prix sans avoir à faire de vente de liquidation. Ça veut dire patienter au moins un an, sinon deux, avec les mains sur les oreilles pour ne pas succomber aux chants des sirènes… Pas facile!

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