Par Éric Ménard
Au moment d’écrire ces lignes, nous sommes en plein cœur des grèves des syndicats de la fonction publique. Plusieurs analystes disent que le problème des grévistes est un problème de perception du grand public. En effet, il est difficile de réclamer plus d’argent des contribuables quand la majeure partie de ceux-ci n’ont pas les mêmes salaires et surtout pas les mêmes avantages sociaux que la plupart des grévistes. Ma conjointe est fonctionnaire fédérale, tandis que moi, je suis pigiste depuis plus de 20 ans et je vois des avantages et des inconvénients des deux côtés. Mais là où je veux en venir, c’est que ça m’a fait penser que nous aussi, motocyclistes, nous avons souvent un problème de perception vis-à-vis des automobilistes.
Avons-nous toujours un comportement exemplaire et respectueux des gens avec qui on partage la route? Pourrait-on s’améliorer? Sûrement. Avouez qu’embarquer sur une moto en transforme certains. Moi le premier… mais je me soigne.
Quand je me retrouve au guidon d’une sportive pure, ce que je trouve le plus difficile n’est pas de la piloter, mais de contrôler mes pulsions. Quand je n’en peux plus de me retenir de tordre la poignée, je me trouve une journée sur piste et je vais me défouler.
Quand j’ai envie de faire le fou, de faire des wheelies ou de sauter avec un deux-roues, je me trouve un sentier fédéré et je vais me défouler.
Quand j’ai envie d’accélérer au maximum pour entendre mon moteur hurler, je me trouve une soirée de drag et je me gâte.
La meilleure place pour démontrer que vous êtes bon pilote est sur un circuit de course, une piste de trial ou de motocross. Il y a aussi une foule de concours et de festivals qui organisent des épreuves de slow race ou de parcours. Allez-y!
Depuis que je roule sur la route, je constate que notre comportement collectif de motocyclistes s’améliore. On roule moins vite, on fait moins de bruit, on suit des cours de pilotage, on s’habille de manière plus sécuritaire et visible et nos motos sont meilleures qu’avant. Je crois que ce n’est qu’en agissant ainsi que nous obtiendrons l’approbation populaire et que l’on arrivera ultimement à avoir plus de concessions de la part des gouvernements. Car le gouvernement, ne l’oublions pas, a été élu par le peuple et si le peuple nous est favorable, on risque d’en tirer des avantages.
