Entrevue avec Hélène Boyer et Odile Mongeau, auteures du Guide Ulysse Le Québec à moto

Par Marc ParadisPublié le

Pour plusieurs motocyclistes, le métier de journaliste-essayeur constitue le summum. Pour moi, le summum c’est de pouvoir rouler et encore rouler sans devoir mémoriser tous les comportements d’une moto d’essai. En fait, rouler pour le plaisir de la route. C’est ce que font Hélène Boyer et Odile Mongeau, auteures du guide Ulysse Le Québec à moto. Gageons que, comme pour la vie de journaliste moto, celle de rédactrice de guide routier n’est pas telle que nous l’imaginons…
Bonjour mesdames! Comme introduction, je vais vous laisser vous présenter à nos lecteurs.

Hélène : Je fais de la moto depuis 1998, mais j’aime la moto depuis mon enfance! C’est au retour du Trophée des gazelles, un rallye automobile sans GPS dans le Sahara, que l’idée de me procurer ma première moto a germé. Moins de cinq jours après mon retour, j’achetais ma première monture, une Kawasaki LTD 500 de couleur rouge.

J’ai aussi été chroniqueuse moto pour Le Journal de Montréal pendant quatre ans, de 2000 à 2004.

Odile est motocycliste depuis 1996. Elle a fait de nombreux voyages partout aux États-Unis et en Europe. Elle cumule plus de 500 000 km à moto.

D’où vous est venue l’idée d’écrire un guide à l’intention des motocyclistes?
Hélène : Lorsque j’avais ma chronique, je décrivais chaque semaine un itinéraire (la randonnée de la semaine). Les motocyclistes que je rencontrais me disaient souvent qu’ils découpaient celle-ci! Je voyais bien qu’il y avait un besoin et l’idée du livre s’est imposée d’elle-même. J’ai contacté Ulysse et l’éditeur, Claude Morneau, a accepté le projet. En m’associant avec Odile, qui elle aussi pensait que l’idée serait bonne, nous avons pu mettre notre expertise en commun et décrire des itinéraires que nous avons d’ailleurs tous faits et refaits pour nous assurer de l’exactitude des informations.

Comment procédez-vous pour décider d’un itinéraire?
Nous faisons plusieurs routes et tentons de faire des itinéraires selon différents degrés de difficulté afin que les novices comme les experts y trouvent leur compte. Nous évaluons aussi le temps de chaque itinéraire et la longueur du parcours. Nous avons aussi des routes coups de cœur comme, par exemple, la Côte-Nord et le chemin Craig.

Quels sont vos critères pour déterminer la qualité du bitume, le degré de difficulté et la densité du trafic d’un circuit?
Étant donné le fait que nous faisons nous même chaque itinéraire à moto, nous sommes en mesure d’évaluer ces critères qui permettent aux motocyclistes de savoir dans quel genre de parcours ils s’engagent. Cela ajoute des informations importantes pour nous, motocyclistes.

À l’origine, qui était votre public cible? Est-ce que la cible a changé depuis la première mouture du guide en 2011?
Le public cible n’a guère changé depuis 2006, date de la parution de la première édition. Il s’agit des motocyclistes « pratiquants », de ceux et celles en devenir et, dans une moindre mesure, les automobilistes qui veulent découvrir les routes du Québec.

Combien de temps supplémentaire peut prendre la reconnaissance d’un itinéraire comparativement au temps publié dans le guide?
Afin d’avoir les informations justes, nous nous y prenons un an à l’avance pour refaire tous les itinéraires avant une réédition. La rédaction exige souvent quatre mois de travail de façon non continue afin de corriger les itinéraires ou d’en offrir de nouveaux.

Vous avez bien quelques anecdotes ou faits cocasses survenus au fil des ans?
Odile et moi conduisons de grosses cylindrées (Hélène : Honda St 1300 A, Odile : (au moment où nous avons fait les itinéraires) une BMW K1200 GT). Cela impressionnait quelques personnes de voir deux filles sur ce type de moto! On nous a quelquefois demandé si nous étions les vraies propriétaires!

Nos périples n’ont pas été ponctués de beaucoup d’anecdotes à part une crevaison en Beauce et de merveilleuses rencontres! Petit fait cocasse : nous faisons une entrevue avec TV5. Nous nous étions déplacées chez Bouchard, à Richelieu, car l’équipe de télé voulait voir des motocyclistes. J’étais en train de donner une entrevue lorsqu’un motocycliste français sort du resto et me dit : « Vous ne seriez pas une des coauteures du Québec à moto? C’est ce livre qui m’a donné le goût de faire de la moto au Québec! ». Une belle rencontre inusitée et surtout pas prévue! L’équipe télé était enchantée!

Comme moi, plusieurs lecteurs se demandent sûrement quelles sont vos montures?
Hélène : Je possède deux motos, une Honda ST1300A noire 2010 et une BMW F650GS rouge 2009.

Odile : Une BMW K1300 S rouge 2012 et une BMW F650 GS grise 2009.

Après tous ces kilomètres parcourus, quels seraient vos coups de cœur, vos routes à mettre dans la bucket list de tout motocycliste?
Assurément la Côte-Nord, le chemin Craig, le Blue Ridge Parkway.

Vous est-il arrivé de rencontrer des problèmes mécaniques en chemin?
À part une crevaison lors de la seconde révision du guide, rien de spécial.

En dehors du guide, quelles sont vos implications dans le monde motocycliste?
Hélène : Je suis impliquée au sein de l’Association des femmes motocyclistes du Québec dont j’en suis la présidente. Je collabore aussi avec Vicky Gray de MOTORESS pour la Journée internationale du motocyclisme féminin, le premier samedi du mois de mai.

Odile : Elle est aussi impliquée dans l’Association des femmes motocyclistes du Québec. Elle organise régulièrement des cliniques de freinage et des cours de remise en forme en collaboration avec Daniel Fortier, un policier motard à la retraite depuis peu.

Avez-vous des commandes spéciales de la part de l’éditeur ou êtes-vous libres de vos trajets?
Pas du tout! Nous avons carte blanche pour le contenu.

Vos trajets proviennent de votre imagination ou ce sont des suggestions de motocyclistes?
De notre imagination et de plaisir à offrir des routes intéressantes pour les motocyclistes!

Une quatrième édition bientôt?
Nous allons voir comment ça se déroule pour le petit dernier et on verra!

Une question à la Marc pour terminer : quel fut votre meilleur repas, l’endroit où vous rouleriez des jours seulement pour le plaisir du palais?
Nous serions retournées bien des fois au Manoir des Érables, à Montmagny, tellement ce fut une découverte culinaire! Mais le resto a fermé ses portes.

Plus près de Montréal, le bistro culinaire Le Coureur des Bois, à Beloeil (Hôtel Rive-Gauche) est une des meilleures adresses. Toute la cuisine y est géniale.

Le resto de l’Hôtel Little Switzerland, en Caroline du Nord, vaut aussi le détour. J’y retournerais demain matin!

La table de l’Auberge Le Bôme à Grande-Piles, en Mauricie, laissera aussi un excellent souvenir à vos papilles.

Le Québec à moto, 3e éd. 24,95 $, 272 pages
Disponible dans toutes les librairies et au www.guidesulysse.com

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