Motopoly

Par Marc ParadisPublié le

Nous vivons dans un système capitaliste même si certaines élites bien pensantes voudraient bien nous imposer une autre façon de vivre.

N’ayez crainte, je ne vous importunerai pas avec des notions d’économie, mes cours dans le domaine remontant à plus de 25 ans! Je me contenterai donc de vous relater (avec mes commentaires, bien sûr) les données de l’étude commandée par la Confédération motocycliste du Canada (CMC) sur l’impact que nous avons comme motocyclistes sur l’économie canadienne.

Avant l’avalanche de chiffres, je vais vous vendre le punch : oui, nous représentons une véritable mine d’or pour les gouvernements bien sûr, mais aussi pour nombre de commerçants et municipalités. Rouler à moto amène un certain nombre de risques et nous en sommes tous conscients lorsque nous enfourchons nos montures, mais le plaisir de prendre la route l’emporte toujours sur la peur et les contraintes économiques; en moto, on fait le vide de tracas et le plein de positivisme (plusieurs politiciens et professeurs d’économie devraient eux aussi rouler à moto). Dans notre société rendue frileuse, nous incarnons presque un non-sens, une espèce en voie de disparition tellement nous allons contre toute logique de sécurité style cocon…

Voici donc ce que l’étude menée par Smith Gunther Associates Ltd a fait ressortir. L’impact économique direct et indirect du motocyclisme de loisir au Canada en 2014 fut de l’ordre de 2,68 milliards de dollars (canadiens, mais quand même). De ce montant, 1,89 milliard étant constitué de dépenses directes dans le milieu de la moto. En gros, ce montant inclut bien sûr les ventes de motos à proprement dit, mais aussi les pneus, la chaîne et pignons, votre huile et filtre, etc. ainsi que les honoraires de votre concessionnaire. À ces montants s’ajoutent nos contributions en taxes fédérales, provinciales et municipales.

Au moins 17 500 Canadiens ont présentement un emploi qui dépend du motocyclisme (reste à voir si leurs chiffres incluent les rédacteurs adjoints de magazines). Les motocyclistes récréatifs ont recueilli et offert 13,2 millions de dollars en dons de charité en 2014. Selon l’étude, 708 700 personnes participent au motocyclisme récréatif au Canada. J’aurais parié que sur une base pancanadienne, ce chiffre aurait été plus élevé. Par contre, en y réfléchissant un peu, la majorité des motocyclistes rencontrés hors Québec proviennent bien souvent… du Québec. Utilisant une méthodologie de projection généralement reconnue, l’étude prévoit aussi que l’impact économique direct et indirect du motocyclisme récréatif atteindra 4 milliards de dollars par année en 2040, avec jusqu’à 23 100 emplois dépendants du motocyclisme. En 25 ans, il peut s’en passer des choses. Il y a 25 ans, Bernard Derome nous annonçait que nous étions en guerre (guerre du Golfe), il me semble que c’était hier…

Nous pouvons espérer que ces pronostics se réaliseront, mais pour ce faire, il faudra continuer à développer notre loisir, passe-temps, moyen de transport et y attirer encore plus de nouveaux adeptes. Des vacances passées en famille en moto comparativement au même trajet en automobile réussissent à transformer un itinéraire endormant en véritable aventure. La planification diffère considérablement : même au mois d’août, il faut prévoir toutes sortes de vêtements, équipements de pluie, gants en plus de l’habillement de tous les jours. Lors de notre périple familial dans les Maritimes cet été, nous roulions à trois motos chargées de bagages et un passager. Si nous avions fait le choix plus logique et économique (du point de vue des non-motocyclistes, on s’entend) d’utiliser notre voiture, nous aurions sûrement économisé plusieurs dizaines de dollars en essence et frais de toutes sortes. Aurions-nous fait autant de kilomètres pour visiter les alentours ou aurions-nous opté plutôt pour des activités plus sédentaires? Poser la question, c’est y répondre. Lorsque nous faisons le plein de nos montures, nous ne pensons pas vraiment à protéger la couche d’ozone, mais plutôt d’en profiter jusqu’à la dernière goutte, que voulez-vous, nous sommes comme ça!

Pouvons-nous jouer un rôle économique encore plus important? Bien sûr, la patate et le hamburger que nous ingurgitons injectent quelques dollars dans l’économie locale, mais avec la prolifération des achats sur Internet, nous délaissons souvent nos concessionnaires lorsque vient le temps de faire l’achat d’accessoires ou vêtements au profit de multinationales qui, elles, ne nous renvoient aucun retour de balancier. Acheter local, c’est encore l’avenir, car rien ne vaut une visite chez un concessionnaire pour sentir l’odeur de notre passion.

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