Exposition de motos anciennes de l’AMAQ à Hérouxville

Par Marc ParadisPublié le

C’est bien connu, se promener avec un chien attire toujours l’attention et facilite l’introduction à une conversation. Pour nous, motocyclistes, le fait de voir une machine d’une autre époque ayant ou non marqué notre jeunesse produit le même effet. Imaginez le résultat d’un rassemblement de plusieurs dizaines de motos antiques sur un tripeux comme moi! J’avais bien noté la date du 27 juin à mon agenda mental et prévoyais bien m’y rendre à moto avec des exposants de la région de Québec. Malheureusement, le bal des finissants de mon aîné se déroulant la veille (ses chums et lui s’y sont rendus en T-Rex en collaboration avec le Club T-Rex Québec) et agissant comme taxi pour le retour, ma nuit fut quelque peu écourtée. D’un autre côté, j’en profitai pour m’y rendre en compagnie de mon ami de longue date et photographe Michel Émond (qui en profita pour faire l’essai de mes Z750S et SV650S) quelques semaines avant son déménagement en Colombie-Britannique.

Après avoir pris un raccourci via l’autoroute 40 jusqu’à Sainte-Anne-de-la-Pérade, nous empruntons la route 159 qui nous mènera jusqu’à Saint-Tite. En chemin, nous rattrapons une camionnette tirant une remorque à bord de laquelle 3 chevaux prenaient place (l’un d’eux se sortant la tête à l’occasion pour prendre l’air et nous regarder). Si j’en juge la vitesse à laquelle le conducteur prenait les courbes avec son attirail, je me suis dit qu’il devait être bien en retard sur son horaire et décidai de le suivre à distance. J’ai bien fait, car quelques kilomètres avant d’arriver à destination, j’entendis un boom et vis de la fumée caractéristique d’un pneu qui a rendu l’âme. Étant munis de communicateurs Sena, j’avertis Michel que les morceaux de pneu ne tarderont pas à nous voler au visage. Étant donné qu’il s’agissait du pneu avant d’une remorque qui en compte quatre, les morceaux en ressortirent un peu aplatis et faciles à contourner. Le reste de la route nous menant à destination se déroula sans heurt et nous arrivâmes à Hérouxville en même temps que quelques exposants, ce qui nous facilita la tâche de trouver le lieu de l’exposition (je n’avais pas noté l’adresse me fiant à mon flair pour les vieilles motos). Nous suivîmes donc une CB400F (ou plutôt ce que je croyais être une CB400F) arrimée sur une petite remorque tractée par une Gold Wing!

En me stationnant dans un champ adjacent au lieu de l’exposition, je signalai à son propriétaire que sa 400 est vraiment en très bon état. Je reçus pour réponse qu’il s’agit en fait d’une moto unique, une CB800 V8! Définitivement, ma nuit fut trop courte! La parfaite finition de cette machine artisanale m’avait jeté de la poudre aux yeux littéralement. Je me promets bien de passer les voir lui (Dominic Labelle, son créateur) et sa singulière monture pour plus de détails (pour votre information, bien sûr, mais aussi pour satisfaire ma curiosité). Un fait à noter : dans les expositions de véhicules anciens, les engins modifiés se voient souvent boudés par les puristes. En aucun moment, je n’ai ressenti cette sensation durant cet après-midi. La confrérie motocycliste serait-elle plus ouverte d’esprit que celle des automobilistes par exemple?

Quoi qu’il en soit, un Marc lâché lousse dans une exposition, ce n’est pas facile à suivre, Michel peinant à fournir à la tâche de prendre un maximum de photos tellement je passais d’une moto à une autre… Le fait qu’elles étaient exposées par catégorie 1900-1939, une classe pour chacune des décennies suivantes (la dernière englobant les 1970-80) sans oublier la dernière, mais non la moindre, une Antique modifiée, facilitant les choix sur le bulletin de vote. Je me laissai aussi prendre au jeu de participer au vote du public en choisissant mon coup de cœur dans chacune des catégories. Les Indian 1913 de board track (j’ai un faible pour ces machines extrêmes du début vingtième siècle et aussi pour leurs pilotes sans peur), une Harley-Davidson 1948 Hummer 125, une autre Harley-Davidson Pan Head du milieu des années 1950, la Triumph Scrambler 1968 du toujours souriant Claude Carrier furent mes choix pour les quatre premières catégories. La SR700 (eh oui, il s’agit bien d’une 700cc) de Jean Frenette attira aussi mon attention (et se mérita mon vote) avec sa tête en aluminium qu’il a lui-même usinée à partir d’un bloc d’aluminium! Pour terminer, dans la catégorie Antique modifiée, la CB800 V8 de Dominic Labelle constitue une bibitte tellement étrange avec son unique vilebrequin qui amène une petite vibration (Dominic n’a pas installé de contre-balancier), mais fonctionne et ronronne comme… une CB 400F! Le démarreur électrique a dû être sacrifié faute de place, le cadre a dû, pour sa part, être allongé. La moto démarra au premier coup de kick lorsque nous lui avons demandé si elle fonctionnait! Le V8 monte en régime jusqu’à 10 000 tours sans problème compte tenu du fait que seulement 2 carburateurs l’alimentent.

Durant mon après-midi, je reconnus plusieurs machines que j’avais déjà observées dans les divers salons de la moto au fil des ans, mais contrairement aux salons, dans un événement comme celui-ci, nous pouvons les entendre et parfois même les toucher!

Une température parfaite, de belles routes, quelques mésaventures, une journée à parler et respirer moto avec des passionnés, que demander de plus? On remet ça l’an prochain!

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