Victory Magnum

PAR Marc ParadisPosted on

Effectuer des essais de motos pour un magazine ou une émission de télé peut sembler le paradis sur terre pour tout amateur de motos. Je vous confirme que c’est exact, mais seulement en partie.
Tous autant que nous sommes, nous possédons nos préférences et nos goûts de ce à quoi doit ressembler notre moto idéale. Pour l’un, ce sera une super sportive, pour l’autre ce sera une sport aventure ou encore une custom. Lorsqu’on essaie des motos de façon objective, il faut se mettre dans l’état d’esprit de l’acheteur potentiel de ladite moto. Dans mon cas, l’adaptation doit souvent se faire en usant de mon imagination (ne participant pas souvent aux lancements des nouvelles motos dans des sites exotiques).

En plus des catégories établies depuis des lustres, avec le temps sont apparues de nouvelles sous-catégories de motos qui recrutent de plus en plus d’adeptes. Dans le cas présent, la Victory Magnum entre dans la sous-catégorie des baggers aux côtés des Harley-Davidson Street Glide et de sa consœur au sein de Victory, la Cross Country. Je ne roule pas souvent en custom et ne constitue pas un acheteur potentiel pour ce genre de motos. Par contre, si un jour je fais un voyage dans les grands espaces américains, je n’ai pas de difficulté à me voir au guidon de l’une d’entre elles sur une route rectiligne à perte de vue en roulant au rythme de mes airs de musique préférés.

C’est ce qui me trottait dans la tête lorsque je pris possession de la Magnum chez RPM Rive-sud à Lévis. Rouler sur la 20 sous la pluie battante avec Ozzy Osbourne chantant Bark at the Moon renferme un certain cachet… Il faut dire que le système de son à six haut-parleurs développant 100 W réussit très bien à percer le vent, mon casque intégral avec la visière fermée en plus du bruit de la circulation ambiante. En sortant de l’autoroute, le volume se module à un niveau plus respectueux du voisinage, ce que j’apprécie n’étant pas du genre « m’as-tu vu… ou plutôt entendu ». Son utilisation est fort simple, tous les contrôles étant situés à portée du pouce gauche. La radio traditionnelle (FM et AM, eh oui!), la radio satellite via abonnement peut aussi être offerte, de même qu’une prise USB dans la sacoche droite peut accueillir votre lecteur pour vos sélections préférées.

Parlant de sacoches (ce sont quand même elles qui donnent leur nom à cette catégorie), elles s’avèrent spacieuses et faciles d’utilisation. Les serrures mécaniques (pas de gadget électronique ici) s’ouvrent en enfonçant le bouton et se verrouillent avec la clé de contact, simple et efficace. Fait à noter : deux enceintes acoustiques supplémentaires venant prendre place sur les couvercles sont offertes en option pour vous donner un son surround. Qui dit avaleuse de bitume pour les grands espaces parle nécessairement de régulateur de vitesse. Celui équipant la Magnum se veut tout aussi simple d’utilisation que ceux équipant nombre d’automobiles. Tous les boutons sont facilement utilisables, même avec des gants épais (ce qui fait par contre défaut aux plus petits boutons de la radio). Lors de longues randonnées, le repos accordé à la main droite lui sera doublement bénéfique, surtout si, comme moi, vous ne disposez pas de mains aux longs doigts. Les poignées stylisées isolent très bien les vibrations du gros V-Twin 106 pouces cubes (1737cc), mais leur circonférence un peu plus prononcée que le standard des motos fait en sorte qu’un certain engourdissement se fait sentir. J’imagine qu’après quelques centaines de kilomètres, on finit par s’habituer.

Côté confort de selle, Victory n’a rien à envier à personne. Tant le poste de pilotage que la portion pour passager offrent un rembourrage généreux et une forme combinant support et ergonomie. Les dossiers optionnels équipant ma machine ajoutent encore plus de support (j’étais sceptique au début, mais le simple fait de pouvoir s’aider en s’appuyant au dossier lors des manœuvres de recul de la bête de près de 800 livres tous pleins faits m’a convaincu). La distance selle-guidon-marche-pieds convenait bien à mon 5 pieds 10. La hauteur de selle à 25,7 pouces fait en sorte que mes pieds offrent une bonne emprise au sol à l’arrêt.

Le rayon de braquage permet d’effectuer des virages en U (ce que nous devons répéter ad nauseam lors des séances photo et vidéo), et ce, même sur une petite route secondaire sans devoir poser les pieds au sol. Dans ces manœuvres, l’apport des freins est primordial. L’efficacité des trois disques flottants de 300 mm (étrier à quatre pistons à l’avant et à deux pistons à l’arrière) permet des distances de freinage respectables. J’ai eu l’occasion de tester l’ABS sur chaussée humide et son efficacité m’a permis de reprendre le contrôle lors d’un freinage d’urgence. Les Dunlop Elite 3 équipant de série la Magnum mettent le pilote en confiance tant sur le sec que sur chaussée humide. La roue avant de 21 pouces, unique à ce modèle dans la gamme Victory, ne m’a pas déplu. Je m’attendais à une direction lourde en raison de son format disons-le quelque peu hors-norme, mais bien que ce type de moto ne soit pas imaginé dans le but de prendre les virages à la limite à longueur de journée, le comportement dans des enchaînements de courbes m’a satisfait. Sur l’autoroute, la stabilité apportée par sa plus grande circonférence demande moins de corrections.

Côté suspensions, la fourche inversée de 43 mm avec un débattement de 130 mm combinée aux 120 mm du monoamortisseur arrière au gaz ajustable gardent les roues en contact avec le pavé la plupart du temps, ce qui en soi constitue une qualité pour une moto de ce poids. En ce qui concerne la motorisation, rien de neuf et c’est tant mieux. Le moteur Freedom à simple arbre à cames en tête, quatre valves par cylindre à refroidissement air/huile tire comme une locomotive du ralenti à la zone rouge (à environ 5100 tr/min) et les vibrations s’en émanant sont très bien contrôlées. La transmission bien qu’un peu sèche n’a pas manqué un rapport même si elle fut sollicitée à souhait. 

J’ai apprécié le retour d’un accessoire fort répandu sur presque toutes les motos du début des années 80, mais qui avait disparu depuis : les clignotants à rappel automatique. L’habitude de les mettre hors fonction manuellement est bien ancrée, mais on s’habitue vite à en prendre congé. 

Avec sa robe sobre noir métalustré (comme le dit si bien la brochure Victory) sur gris super acier, la Magnum ne fait pas tourner les têtes par sa couleur, mais plutôt par sa ligne générale. On adore ou on déteste. Je n’ai pas reçu de demi-réponse quant à son style. Conçue pour attirer une clientèle plus jeune, ce furent plutôt des gens plus âgés qui me firent des thumbs up. De mon côté, après quatre jours d’utilisation, je commence à comprendre l’intérêt porté à ce style. Le côté pratique des sacoches étanches et verrouillables, le confort général pour un usage sur autoroute et la possibilité d’ajouter une trame sonore en combinaison avec la musique des échappements commencent à me gagner. Qui sait si un jour…

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