Les larmes aux yeux

PAR Moto JournalPosted on

Ma mère ne comprend pas, mon père espère le mieux, ma conjointe sourit en coin, ma fille veut venir, vous voyez le topo.
J’avais environ 10 ans la première fois où je suis monté sur une moto. J’ai fait un tour à l’arrière d’une semi-trail 80 cc et après, le propriétaire m’a dit : « Tu veux essayer? » Je me suis assis au guidon, il m’a expliqué l’embrayage et les vitesses et je suis parti! Mon père, la mâchoire pendante, ne comprenait pas comment je pouvais savoir piloter cette machine. Je savais, c’est tout. C’était ma première expérience de pilote, mais depuis que j’avais les couches aux fesses que je me retournais pour regarder les motos.
Premier achat, Kawa Vulcan 750 1984, on est en 1986. Je plane, je vis! Ensuite, j’ai eu d’autres modèles et fais quelques voyages seul, en couple, avec des amis. La vie et les moyens font en sorte que parfois j’ai une moto et que des fois je n’en ai pas.
Arrive ma conjointe Mireille, elle tripe plus moto que moi, ce n’est pas peu dire. J’ai un Maxim X 750, elle un Honda Magna 750. On voyage, on capote. C’est le meilleur « chum de moto » que je n’ai jamais eu! Jusqu’au jour où, en 2003, en revenant du Festival de Blues de Carleton sous une pluie torrentielle – mais le sourire aux lèvres, comme toujours – qu’on apprend qu’elle attend un enfant. Joie, bonheur, exaltation, mais… surprise! après l’accouchement elle n’a plus envie de faire de la moto…
Moi, je change mon Maxim pour une BMW R1150R 2002. Ah, jouissance et perfection! Mais mon « chum de moto » n’est plus là. En fait, elle est là mais avec un rayon de soleil dans les bras.
J’en fais un peu, mais le cœur n’y est plus vraiment alors, je change ma BMW pour un Jeep – oui, oui un Jeep! – qu’on garde et apprécie en famille.
Le temps passe et la moto me coule dans les veines de plus en plus. Cette année, j’avertis ma conjointe que je n’en peux plus et qu’il me faut une moto. Google aidant, j’arrête mon choix sur une moto Guzzi Norge 1200 2007. Je l’achète et en prends livraison à Montréal. Tout le long du trajet, en revenant, je ne peux enlever les yeux de mon rétroviseur et regarde cette merveille qui me suit dans ma remorque.
En arrivant à la maison, mon rayon de soleil – qui a maintenant 9 ans! – regarde l’engin et me dit avec conviction : « Ça me prend un casque! » Et moi de lui répondre : « Est-ce que je peux prendre le temps de débarquer la moto de la remorque? » « Oui, mais ça me prend quand même un casque. ». Dans le sang, je vous dis!
Une fois la machine débarquée, je vais faire un tour de 20 minutes. On est en avril 2013 et on gèle, mais je fais de la moto. En rentrant à la maison, ma conjointe me demande : « Pis? » Je réponds « Je ne comprends tout simplement pas comment j’ai pu m’en passer pendant 7 ans! » avec les larmes aux yeux.
Ma fille a son casque et son manteau, et j’ai retrouvé mon « chum de moto », il est assis derrière moi. C’est dans le sang.
Si vous apercevez une belle machine italienne rouge, pilotée par un gars avec un manteau rouge, et une passagère avec un manteau rouge, saluez-nous et ne soyez pas surpris, on sourit tout le temps.
C’est dans le sang.

Roch Tremblay

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