La Tuque aime la moto

Par Marc ParadisPublié le

La Tuque et la moto…

Je ne pourrais trouver meilleure introduction que la bonne vieille citation de Rose Ouellet, « la Poune », qui disait toujours : « J’aime mon public et mon public m’aime ». La ville de La Tuque pourrait bien s’approprier cette citation quelque peu modifiée en : « La Tuque aime la moto et les motocyclistes aiment La Tuque ». Il suffit d’emprunter la Route 155 par un beau dimanche après-midi pour s’en rendre compte. Le bras gauche pourrait presque rester en permanence en position de salut… L’évènement majeur dans la région en matière de moto demeure l’épreuve d’endurance des 12 heures qui revenait pour sa onzième édition cette année. Contrairement aux années passées, le volet moto comprenait une manche de 2 h 30 du championnat de la FMSQ au lieu de trois manches de 4 heures comme c’est le cas pour les quads. Les compétitions comprenant plusieurs classes, différentes versions du circuit étaient utilisées selon le niveau d’habileté et l’expérience des concurrents. Chez les Experts, Loïc Leonard (champion de la série en 2011et aussi le fils de Claude) l’emporta sur Francis Ouimette et l’éternel Guy Giroux.
En marge des compétitions d’endurance, deux rondes du championnat provincial de l’A.T.A.Q (l’association des trialistes amateurs du Québec), ce qui permettait aux néophytes de ce genre de compétition d’en mesurer le niveau de difficulté. Des courses de pit bikes, des démonstrations de freestyle, de quad et des spectacles de musique rock complétant le week-end. Tous les hébergements affichaient complet, signe de la popularité de l’évènement.
La grande nouveauté cette année : l’évènement supermotard au centre-ville les 12 et 13 mai en prélude aux 12 heures. Près de 60 pilotes de supermotard mais aussi de quad inscrits dans 8 classes. Les spectateurs présents furent tous impressionnés par le niveau de compétition et l’excellence de l’organisation, comparables à ce à quoi les 12 heures nous ont habitués. Pour organiser la logistique d’un pareil évènement en plein centre-ville sur deux jours, il faut beaucoup d’huile à bras et le bon vouloir des autorités locales. Les participants provenant majoritairement du Québec et de l’Ontario étaient âgés de 12 à 59 ans, prouvant qu’il n’y a pas d’âge pour participer à ce genre de compétition. En fait, Steve Scharfe(le doyen) remporta sa manche en SM2 250 devant les frères Jean-Philippe et Samuel Benoit. Ces derniers se sont frottés à leur père en classe débutant open… Ça devait jaser sur la route du retour dans le pick-up! En classe SM1 Open, le héros local Stéphane Dupont, qui avait donné tout un spectacle le samedi, termina troisième sous les applaudissements de ses partisans. Finalement, en classe Pro, Maxime Sylvestre, le champion canadien, remporta les deux manches malgré une jambe meurtrie, gracieuseté d’une chute subie aux pratiques du dimanche matin. Un spectacle sous la tente et un méchoui complétaient la fin de semaine.
Entre les compétitions, nous en avons profité pour visiter la région. Les ponts couverts du secteur La Bostonnais vous font remonter au temps où nos ancêtres profitaient d’un peu de répit à l’abri du vent lors de leurs déplacements en carriole… La route de La Croche, qui vous mène sur le barrage de la Trenche et jusqu’à celui du Rapide Blanc (de la fameuse chanson d’Oscar Tiffault), voit son parcours sillonner dans les champs, les marais et les bois. Vous aimez les dénivellations? Rendez-vous au lac Édouard, l’équivalent des montagnes russes à moto! Confirmé par Jimmy Mathieu qui l’a essayé, suivant mes conseils, avec sa ZX-636. Rendu au restaurant du lac, il dut se commander un Perrier pour mieux digérer! Afin de rendre le voyage instructif, un arrêt au parc des chutes de la Petite rivière Bostonnais s’impose. Doté d’un bureau d’information touristique, d’une tour d’observation de 21 mètres avec une magnifique vue sur les chutes hautes de 31 mètres se jetant dans la majestueuse rivière Saint-Maurice; l’histoire de ce coin de pays nous y est racontée à travers le Centre Félix Leclerc (le célèbre auteur-compositeur-interprète et poète y vécut les 14 premières années de sa vie). Le centre d’interprétation de la nature nous fait découvrir les différentes espèces animales peuplant nos forêts et qui ne sortent bien souvent qu’à la tombée du jour. Le centre d’interprétation de la rivière Saint-Maurice remonte le temps jusqu’à l’époque des draveurs et l’évolution des chalands, et ce, grâce à l’étonnante exposition des modèles réduits, gracieuseté de monsieur Arnold Fay. Le centre d’interprétation de la traite des fourrures nous fait revivre les cours d’histoire du Canada… en pouvant cette fois toucher les fameuses peaux de castor!

J’avais toujours imaginé La Tuque comme un endroit très éloigné peuplé de mouches noires et d’épinettes. De Québec, il s’agit d’une randonnée d’environ 250 km. Une pause pour se dégourdir les jambes et faire le plein à Saint-Tite permet d’atteindre la destination frais et dispos (tout dépendant de votre monture bien sûr!). Avec un maire comme M. Normand Beaudoin — qui soit dit en passant adore la moto —, cette ville vous accorde un accueil que l’on rencontre trop rarement au Québec. Avec le lancement cette année de la randonnée visant à amener un maximum de motocyclistes à venir assister aux compétitions au centre-ville, l’organisation a peut-être manqué de temps et de publicité en ce début de saison. Viser de devenir l’Americade du Québec semble peut-être ambitieux, lorsqu’on connait l’ampleur de ce rassemblement du côté américain. Mais qui aurait dit, lors de la première édition des 12 heures, que cette épreuve attirerait des compétiteurs de partout aux États-Unis et même d’Europe? L’an prochain, réservez votre fin de semaine de la fête des Patriotes pour vous offrir une expérience unique. Agréable randonnée, attraits touristiques et spectacle sont assurés. On s’y rencontrera sûrement!

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