Moments blancs

PAR Moto JournalPosted on

Papa, tu devrais t’acheter une moto!
 
Ma fille qui habitait au Vietnam depuis 3 ans et qui roulait sur une petite moto russe de quelques cc, une Minsk, me parlait constamment de ses randonnées en moto en Asie (Vietnam, Thaïlande, Inde, Indonésie…), de ses aventures et mésaventures… J’hésitais..Le coup de grâce, c’est la tante de ma conjointe qui me l’a donné : à Percé, sur une terrasse ensoleillée, elle est arrivée en moto, une Honda Magna, fière de me dire qu’elle avait fait Montréal-Percé d’une seule traite et qu’elle avait attrapé une contravention pour excès de vitesse (140 kilomètres à l’heure dans une zone de 100). Tu aurais dû voir la tête du policier quand j’ai enlevé mon casque! qu’elle m’a dit. Ma tante avait 74 ans!

À mon retour à Gatineau, je me suis acheté une Yamaha Virago usagée avec 12 000 kilomètres au compteur. Je ne connaissais pas grand-chose aux motocyclettes et je la trouvais belle! Le vendeur l’a livrée chez moi car je ne savais pas comment conduire une moto, même si, à cause de mon âge, j’avais mon permis. Comme j’ai appris à conduire des autos avec des transmissions manuelles non synchronisées, je me disais que je n’aurais pas de problèmes avec mes changements de vitesse. Un ami, enseignant de son métier, est venu me donner un cours de moto 101 devant ma résidence. J’ai appris comment démarrer; j’avais tendance à regarder l’asphalte et j’ai échappé et égratigné deux fois ma Yamaha en tentant de tourner sur la rue… Mes voisins ont eu beaucoup de plaisir à me regarder! J’ai compris, après quelques heures, qu’un bon perfectionnement serait utile.

J’ai suivi un cours particulier de conduite avec un formateur d’une école : durant 3 heures, j’ai eu un cours accéléré de moto sur plusieurs cylindrées différentes. Finalement, je me suis lancé sur ma moto.

Certaines personnes ont beaucoup de coordination mais ce n’est pas mon cas; certaines personnes ont des réflexes rapides mais pas moi. Les premières années ont été difficiles parce que je conduisais stressé. J’étais vidé à la fin d’une journée. Je me suis procuré une moto plus imposante et plus confortable. J’ai persévéré parce que conduire une moto m’apporte tellement de plaisirs : rencontrer de nouveaux amis, découvrir de nouveaux paysages, de petits villages, des gens qui communiquent avec toi parce que tu es en moto, le plaisir de rouler sur de petites routes de campagnes…

Quand je faisais beaucoup de jogging et que j’étais en super forme, j’avais l’impression que ma tête flottait et que mon corps courait tout seul. J’appelais cela des moments blancs.

Après dix ans sur une moto, j’ai cette même sensation de bonheur de faire corps avec la machine et de vivre avec intensité.
 
René Nadeau de Gatineau

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