Aprilia RS125, réplique de course

Par Costa MouzourisPublié le

Aprilia importe sa RS125 deux temps pour circuit seulement au Canada. Enfilez vos cuirs et préparez-vous à faire glisser un peu l’embrayage.   usqu’à l’arrivée de la Honda CBR125R au Canada, les pilotes de course avaient peu de choix pour une moto de course avec des roues pleine grandeur. Les jeunes pilotes qui couraient sur des Yamaha YSR50 ou des Honda NSR50R dans des arénas ou sur des pistes de karting devaient ensuite sauter directement sur des motos comme la Suzuki SV650 ou la Kawasaki EX500. Tout un saut, quand les pilotes sont parfois à peine assez hauts pour être admis à tous les manèges de la Ronde ! Aprilia offre une solution de rechange à la CBR125R avec la RS125, et même si elle risque d’être difficile à vendre pour ceux qui ont un budget serré (le prix de détail est de 6 695 $), son châssis high tech rend la Honda un peu pâlotte à côté.

Elle offre un châssis en aluminium moulé et un bras oscillant en aluminium en forme de banane qui sont directement dérivés des Aprilia 125 cm3 de GP, et qui donnent un support rigide à la fourche inversée de 40 mm et au simple amortisseur arrière sans tringlerie. La suspension était trop molle pour cet essayeur de 90 kg (seule la précontrainte arrière est ajustable), mais elle était tout de même mieux taillée pour la conduite agressive que celle de la CBR (le kit de course de Honda remplace l’amortisseur d’origine par un Elka). Rotax fournit le moteur deux temps à admission par clapets dans la base de 125 cm3 (avec mélangeur d’huile ajustable, donc il n’y a pas besoin de préparer le mélange d’avance) et Dell’Orto, le carburateur de 28 mm.

Le moteur a un contre-balancier, mais le deux temps vibre tout de même à 12 000 tr/min et plus sur la ligne droite de Mecaglisse (où j’ai passé la journée à faire du lapping avec l’ancien coureur en Canadian Thunder et propriétaire d’Euro Moto, Philippe Durand, qui a fourni la moto d’essai). Le moteur fournit une puissance annoncée de 29 ch à 11 000 tr/min et selon Durand, il peut facilement être réglé pour atteindre la mi-trentaine de chevaux. Le couple maxi est à un maigre 10,3 lb-pi qui arrive à 6 500 tr/min; il faut donc donner des tours et faire glisser l’embrayage pour faire un départ arrêté. Une fois sur la piste, les tours montent vite et les six rapports s’enchaînent avec ferveur. Les ratios sont peu espacés comme en vrai GP, mais on doit souvent changer de rapport pour garder le moteur dans les tours.

Il faut garder le moteur au-dessus de 9 000 tr/min pour aller vite avec la RS, même si le modèle d’essai semblait un peu riche à haut régime, et ce, malgré une température extérieure à peine dans les deux chiffres; et le moteur bloque à 12 000 tr/min. Comme le savent les préparateurs de deux temps, un bon choix de gicleurs peut libérer de la puissance additionnelle. Le circuit super motard de Mecaglisse était trop serré pour cette 125 (dur à croire) et je devais donc freiner fort en entrée et accélérer en sortie de virage sans pouvoir apprécier la capacité de la moto à prendre des courbes à haute vitesse. La direction était précise et stable en ligne droite, et l’étrier radial à quatre pistons ainsi que le disque avant de 320 mm (un équipement qui paraîtrait presque exagéré sur une moto quatre fois plus grosse que la RS) freinaient la moto fermement par le biais d’une commande précise au bout des doigts.

L’accès à cette moto de course est cher; elle vous coûtera plus d’argent qu’une CBR125R neuve avec le kit de course, et contrairement à la CBR, la RS ne peut pas servir aussi sur la route (elle vient avec un phare et un feu arrière, mais sans filage). Ses roues plus larges requièrent des pneus plus chers (150 mm à l’arrière), et il faudra la régler pour les différentes conditions de course. La RS125 peut servir pour commencer une carrière et Durand a confirmé que l’école de conduite en piste Turn 2 en a ajouté six à sa flotte, ce qui devrait permettre à de jeunes pilotes d’obtenir leur permis de course. Elle est cependant plus exigeante, plus difficile à piloter que la Honda. Mais si un ou une jeune pilote apprend à maîtriser cette réplique européenne de moto de course, il ou elle sera mieux préparé(e) pour sauter ensuite dans la cour des grands.

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