Honda CBR125R, ma propre moto

Par Moto JournalPublié le

Vivre avec un journaliste de Moto Journal, cela veut dire accepter de voir défiler dans son garage des motos, et encore des motos. Nicole Dueck est parvenue à retenir pour elle une Honda CBR125R pour toute une saison.

« Je pense que j’ai trouvé le moyen de te procurer une moto », me lance Neil en arrivant à la maison, dans une cuisine chaotique. Mais avec un bambin pendu à ma taille et des pâtes qui bouillent depuis trop longtemps, ses paroles ne s’enregistrent pas tout de suite dans mon esprit. Ce n’est que plus tard dans la soirée que j’apprends que Honda Canada lance sa CBR125R et que, si je le désire, je peux apprendre à conduire une moto à la simple condition de raconter mon expérience dans Moto Journal. 

Il y a quelques étés au chalet de mon oncle, j’ai trouvé une Honda CB125 des années 1970 dans une grange encombrée. J’avais toujours été tentée par la conduite d’une moto, mais la plupart de celles que ramenait Neil à la maison avaient soit une selle trop haute pour mes cinq pieds trois pouces ou étaient trop lourdes pour mes 105 livres. Mais cette vieille CB125 était de la bonne grandeur, et un après-midi passé dans la cour de mon oncle avec un sourire béat m’a convaincue que si je pouvais trouver une moto qui me convenait, je ferais le saut. La CBR125R était ma chance.

Je suis Capricorne et si vous n’avez jamais vécu avec une personne de ce signe, vous êtes bien chanceux. Notre processus décisionnel est compliqué et nous ne sommes pratiquement jamais satisfaits de nos choix. Nous sommes facilement frustrés et très honteux de ne pas réussir du premier coup. Ayant déjà essayé de m’enseigner la conduite d’une voiture manuelle il y a quelques années, Neil n’était que trop heureux de m’envoyer apprendre le motocyclisme avec un instructeur professionnel. 

Un beau matin du mois d’avril, près des quais industriels déserts de Toronto, je dis donc au revoir à Neil et à notre fillette Cass qui s’en vont passer la journée au zoo. Je les envie, eux qui vont partager le vécu des gorilles et des girafes si élégamment guidés par leur instinct. Je suis loin de mon instinct à moi, les dents qui claquent, ridiculement engoncée dans des vêtements de moto bouffants, parmi un groupe de néophytes désirant désespérément réussir leur cours. 

Un autre trait de caractère des Capricornes, c’est notre constant besoin d’approbation des autres. Durant le cours, je surveille les sourcils relevés et les signes de tête des instructeurs chaque fois que je passe un cône. Mais les instructeurs relèvent surtout les sourcils de surprise en se poussant de côté pour m’éviter. On m’encourage chaleureusement à regarder où je vais, mais il semble que la moto ne veut pas aller où je regarde.

Je commence le cours sur un cruiser, mais je suis vite incommodée par sa position de conduite inconfortable, manquant d’équilibre avec les pieds si projetés vers l’avant. Mais sur une Honda 125 Titan plus standard, de fabrication brésilienne, je me sens tout de suite plus compétente. Cette Titan est pas mal usée et capricieuse, avec un embrayage à gâchette, mais je parviens à composer avec ses caprices et avec elle, je réussis le cours. Puis, je me rends compte que je devrai maintenant manœuvrer dans la circulation du centre-ville torontois. La CBR125R doit arriver dans trois semaines, et j’espère presque elle sera en retard! Mais elle arrive au moment prévu. Elle est jolie, mais je ne suis pas vraiment encline à admirer l’allure des motos sportives, et son rouge pétant est un peu trop voyant. 

La CBR125R se révèle être une moto très accommodante, la monture idéale pour l’apprentissage. Son embrayage souple évite pratiquement tout étouffement et ses freins, ses changements de rapport et son accélérateur sont si souples et progressifs qu’elle fait penser à une moto très chère de haute technologie. Mes pieds touchent facilement le sol et elle est si légère que, lorsque je l’ai presque échappée en reculant dans le garage, j’ai pu la retenir sans peine et la ramener droite. Sa maniabilité permet de négocier allégrement les virages et même de franchir aisément les bosses de ralentissement; on n’a plus peur de tomber.

J’ai déjà lu quelque part que si les chats s’affolent dans une voiture en mouvement, c’est qu’ils ne conçoivent pas qu’ils soient immobiles à l’intérieur, alors que c’est la voiture qui bouge. Les chats pensent qu’ils filent à 120 km/h, et moi aussi dans mes premières promenades. Je suis surprise à quel point 40 km/h semblent rapides sans la protection d’un toit et de portières. Conduire une voiture, c’est faire toujours attention de ne pas aller trop vite, mais sur cette moto, je tords fermement l’accélérateur pour ne pas aller trop en dessous de la vitesse minimale. Mais cette impression s’estompe graduellement et ma nouvelle agilité rend la traversée de la ville plus rapide et amusante que dans une voiture. Filer à travers la ville est enfin agréable, et avec une consommation d’à peine 2,9 L aux 100 km (96 milles au gallon) et une autonomie de 300 km avec un plein de 10 $, c’est plus sensé qu’en voiture. Et à Toronto, les motos stationnent gratuitement. 

Par un bel après-midi ensoleillé de septembre, Neil, Cass et moi-même partons visiter ma mère à Kitchener. Lui laissant Cass, je vais faire ma première randonnée sur les routes de campagne,  espérant trouver une courbe dans cette partie très rectiligne de la province. En nous dirigeant vers Elora (Ontario), nous rencontrons une zone de chantier routier et trois kilomètres de chemin de terre glissant et cahoteux. Sans possibilité de faire demi-tour, nous avançons lentement, au désespoir des automobilistes qui s’accumulent derrière nous. Je n’aime pas trop ces dix minutes et je me sens soulagée lorsque nous retrouvons enfin l’asphalte, mais j’ai apprécié la concentration exigée pour garder les yeux sur la route, les bras relaxés et la moto bien droite.

Quand on acquiert une nouvelle CBR125R, on apprécie, entre autres avantages, les bottes, les pantalons, la veste et les gants Joe Rocket inclus dans le forfait Nouveau motocycliste de Honda à 149 $ par mois, mais pour mon gabarit, seule la veste est utile. Les bottes sont aussi rigides que des bottes de ski et rendent difficiles les changements de rapports; les pantalons sont trop longs et encombrants et les gants trop lâches pour bien diriger les commandes. Peut-être pourrait-on trouver une grandeur plus appropriée? Et bien que j’apprécie la veste pour sa légèreté, sa doublure amovible et ses coudes et épaules renforcés, le grand logo Honda dans le dos me fait sentir comme un coureur d’usine plutôt qu’une néophyte. Honda est bien encline à promouvoir la CBR, mais ses clients doivent-ils absolument se transformer en panneaux publicitaires ?

En ramenant la Honda au bureau de Moto Journal à la fin de la saison, je me sentais tout émue; je m’y suis attachée davantage que je n’aurais cru. Tellement attachée, en fait, que j’ai songé à m’en acheter une. Mais dans combien de temps aurai-je envie de changer pour une moto plus grosse ? me suis-je demandé, inquiète. Mais peut-être est-ce trop anticiper. Peut-être que d’apprendre à conduire sur une CBR125R, c’est comme apprendre à nager en commençant dans la barboteuse jusqu’à l’eau profonde. En le considérant comme un investissement à court terme dans le développement d’habiletés à long terme, c’est une aubaine, surtout si cela vous permet de développer vos talents naturels, tout comme moi-même.
 
En selle
Ayant déjà conduit des 250 dans le passé, je savais que je m’habituerais vite à la CBR125R. Quoiqu’elle ne soit pas parmi les plus puissantes, cette CBR est une des motos les plus plaisantes que je connaisse. J’étais très heureuse lorsque Costa m’a dit que je pourrais la prendre pour aller travailler. Elle est légère et étroite, elle démarre tout de suite (ma Kawasaki Zephyr possède un enrichisseur qui me fait damner) et se conduit facilement. C’était la partie joyeuse de ma journée de travail.

J’ai aussi eu l’occasion de la piloter sur une piste lorsqu’un groupe d’amis a organisé une journée sur le circuit de Mecaglisse. Costa m’a donné des conseils et m’a guidée pour mes premiers tours de circuit, ce qui m’a aidée à me sentir à l’aise, mais la CBR inspire confiance en piste et elle peut s’incliner bien davantage que ce qu’on peut expérimenter dans les rues. La première fois que ma botte a frotté sur l’asphalte, j’ai eu peur, mais une fois habituée, que c’était amusant ! Il paraît que Honda va créer une catégorie de compétition pour cette moto. Je vais devoir m’acheter des vêtements de cuir.
—Roxanne Gallery

La CBR125R se révèle être une moto très accommodante, la monture idéale pour l’apprentissage.

Son embrayage souple évite pratiquement tout étouffement et ses freins, ses changements de rapport et son accélérateur sont si souples et progressifs qu’elle fait penser à une moto très chère de haute technologie.

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