Archives – L’injection directe de carburant (1re partie)

Par Michel GarneauPublié le

Le gouvernement du Canada a récemment annoncé son intention d’interdire la vente d’automobiles et de camions légers fonctionnant aux combustibles fossiles d’ici 2035. Bien que les motocyclettes n’aient pas été incluses dans l’annonce (en raison du fait qu’elles ne représentent que 2 % des véhicules immatriculés au Canada), il suffit de dire que le compte à rebours est lancé pour les deux-roues. Alors que la transition vers la motorisation électrique est clairement en cours, les moteurs à combustion interne seront encore là pendant un certain temps, alors que pouvons-nous attendre de nos moteurs à essence jusqu’à ce qu’ils soient progressivement éliminés? Une forte possibilité est l’introduction de la technologie de l’injection directe, qui est désormais monnaie courante dans les nouvelles automobiles. Qu’est-ce que l’injection directe de carburant, comment fonctionne-t-elle, quels sont ses avantages et ses inconvénients?  Lisez la suite pour le savoir.

Au cœur de la chose

Comme son nom l’indique, l’injection directe de carburant (également appelée simplement injection directe) fait référence à la technologie qui permet d’injecter le carburant directement dans la chambre de combustion. Il s’agit d’un changement important par rapport aux configurations d’injection précédentes, notamment l’injection par le corps de papillon (dans ce cas, le carburant est injecté dans le flux d’air d’admission dans la zone du corps de papillon) et l’injection par conduit d’admission (dans ce cas, l’injecteur est positionné pour pulvériser à l’intérieur du conduit d’admission), ces deux systèmes injectant le carburant en amont du cylindre lui-même.

Comme la plupart d’entre nous peuvent en témoigner, les systèmes modernes d’injection de carburant « traditionnels » fonctionnent très bien, alors pourquoi s’embêter avec l’injection directe?  La réponse est simple : une plus grande efficacité, qui se traduit par une réduction de la consommation de carburant et des émanations (notamment d’hydrocarbures non brûlés). Mais comment y parvenir?

Certains moteurs de motos hautes performances (comme cette KTM 1290 Super Duke R 2020) utilisent des injecteurs de style « pomme de douche » placés au-dessus des trompettes d’admission. Leur position crée un chemin d’admission plus long pour le carburant, ce qui permet d’améliorer l’évaporation et, au final, l’efficacité de la combustion et la puissance.

Une question de synchronisation

L’un des principaux talons d’Achille des moteurs à combustion interne (en particulier des moteurs à deux temps) est leur tendance à laisser fuir le carburant non brûlé par l’échappement. Dans le cas des moteurs à quatre temps, c’est particulièrement vrai pour les moteurs à calibration pointue, qui nécessitent un chevauchement des soupapes (une situation dans laquelle les soupapes d’admission et d’échappement sont ouvertes simultanément) pour assurer une respiration adéquate à haut régime. Dans ce cas, il est possible que l’essence brute passe directement de l’orifice d’admission à l’échappement, ce qui n’est guère souhaitable du point de vue des émanations et de la consommation.

Utilisant une technologie issue des moteurs d’avions de guerre et introduite l’année précédente sur la voiture de course de Formule 1 W196 de 1954, la Mercedes-Benz 300SL de 1955 est devenue la première voiture de tourisme à proposer un moteur à injection directe à quatre temps. Bien sûr, son injection directe Bosch était mécanique, contrairement aux versions électroniques d’aujourd’hui.

L’injection directe surmonte ce problème en injectant le carburant directement dans la chambre de combustion uniquement une fois que les soupapes d’échappement sont fermées, rendant ainsi impossible la fuite du carburant non brûlé. Ce n’est évidemment pas une mince affaire si l’on considère le très court laps de temps qui existe pour y parvenir. Il faut également tenir compte de l’augmentation de la pression interne lorsque le piston se rapproche du point mort haut, ce qui impose l’utilisation d’un injecteur haute pression capable de surmonter cet environnement hostile.

Bien que l’emplacement exact de l’injecteur puisse varier légèrement d’un fabricant à l’autre et d’un modèle à l’autre, dans toutes les configurations d’injection directe, l’injecteur pulvérise le carburant directement dans la chambre de combustion. Un autre avantage de cette configuration est que l’évaporation du carburant contribue à refroidir les surfaces exposées (y compris la couronne du piston), ce qui permet de réduire les risques d’allumage indésirable. Les ingénieurs ont pu augmenter les taux de compression en conséquence (ce qui a permis d’augmenter le couple du moteur).

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