Les influenceurs

Par Éric MénardPublié le

J’ai eu la chance d’assister à un événement organisé par Harley-Davidson pour le lancement de son Street Rod 750. Ils avaient mis toute la gomme. Ils ont loué une grande salle dans un bar branché de Griffintown, invité plein de gens et offert le bar ouvert toute la soirée. Je n’aurais pas aimé payer la note, mais c’était très plaisant d’y assister. Je n’ai pas abusé du bar, j’ai passé l’âge, mais je me suis amusé à observer la faune bigarrée qui se trouvait dans cet événement. Nous étions seulement une poignée de journalistes moto professionnels dans une mare de gens de tous les horizons. La majorité était des trentenaires aux airs « branchouillards » et, bien sûr, quelques rockers, mais ce qui frappait, c’était la diversité.

En termes de lancement, c’était très différent de ce qu’on voit habituellement, surtout pour le géant de Milwaukee. J’étais content de voir qu’on essaie d’attirer de nouveaux riders, mais je me demandais vraiment si c’était un bon investissement que de faire une aussi grosse soirée pour y inviter des gens qui, visiblement, ne faisaient pas encore partie de l’univers moto. D’ailleurs, il y avait pas mal plus de gens au bar qu’autour de la quinzaine de motos exposées un peu partout dans la salle.

Lorsque j’ai discuté du pourquoi de cet événement avec les organisateurs, on m’a répondu que les trentenaires et la société en général sont aujourd’hui tellement sollicités en tout temps que l’on doit faire des événements qui s’adaptent au temps d’attention réduit de la moyenne. On fait donc du bruit, on monte un gros show et on invite les gens que l’on considère comme influents à venir jeter un coup d’œil. Peut-être pourra-t-on les accrocher avec une belle moto, la promesse de liberté que représente celle-ci ou simplement pour leur donner un autre gadget pour faire de beaux selfies.

On avait donc invité une panoplie de ces « influenceurs » trouvés sur Instagram, Facebook, Twitter et autres plateformes de réseaux sociaux où certains s’improvisent experts et d’autres créent de véritables réseaux de relations publiques. Les gens de marketing en sont friands, mais il leur est difficile de mesurer les retombées exactes de leurs efforts. Peu importe, ce qu’on veut, c’est travailler l’image de la marque. La rendre cool pour une jeune clientèle et ensuite, peut-être, leur vendre une moto. On fait le pari que cette première moto amènera ces nouveaux clients à demeurer fidèles à la marque comme l’ont été les baby-boomers pour ainsi assurer l’avenir de la compagnie.

C’est quand même étonnant de voir qu’on fait de gros événements pour simplement changer la perception de certains groupes vis-à-vis une marque aussi établie que Harley. Dans une société où on est bombardés quotidiennement par des milliers de pubs, d’offres et de rêves les plus fous, ce ne doit pas être facile d’accrocher les gens. En ce qui me concerne, peu importe que ça fonctionne ou pas, un bon party, ça attire toujours mon attention.

Bonne route!

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