Husqvarna Svartpilen 401 2018: Un look steampunk pour séduire les jeunes

Par David BoothPublié le

Tout comme les vieux motards, les fabricants savent très bien qu’il faut intéresser les plus jeunes au motocyclisme. Il faut qu’ils prennent la relève des baby-boomers.

Ce qu’on ne sait pas, par contre, c’est comment faire au juste pour insuffler la passion moto à ces jeunes. Comment leur faire abandonner les jeux vidéo et les romans graphiques (note pour les vieux : les romans graphiques, ce sont des bandes dessinées) et les faire se lancer dans de véritables aventures sur deux roues?

La première étape selon Husqvarna, c’est de fabriquer une moto qui semble tout droit sortie d’une bande dessinée – oups pardon!, d’un roman graphique… Mais pas de n’importe quel genre de roman graphique. Pour la firme suédoise, il fallait que la nouvelle Svartpilen 401 soit d’inspiration « steampunk ». C’est quoi le steampunk? Pour l’essentiel, on peut dire que c’est un genre (littéraire au départ) qui mêle l’esthétique de périodes antérieures à des éléments de modernité ou de science-fiction. Autrement dit, prenez un cafe racer, maganez-le juste assez pour lui donner un look zombie apocalypse, ajoutez un tableau de bord numérique, et les jeunes seront enchantés (peut-être…).

À la base, la nouvelle sensation d’Husqvarna est essentiellement une KTM 390 Duke : le châssis et le moteur sont pratiquement identiques. Sauf qu’on l’a habillée pour une soirée de bal zombie apocalyptique, avec une touche de style hors-route complétée par quelques éléments high tech, gracieuseté de Bosch et Brembo.

Cela dit, derrière ce look rebelle, il y a aussi une mécanique rebelle en ce sens que les gros monocylindres de KTM ne reprennent pas l’approche des gros monos traditionnels qui misent essentiellement sur le couple à bas régime. Le moteur de la Svartpilen 401, tout comme celui de la 701, aime se faire pousser à fond et flirter avec les hauts régimes. Là où des moteurs comme celui de la Honda CBR300R commencent à manquer de souffle (autour de 7000 tr/min /110 km), le Husky commence tout juste à s’emballer. Ce monocylindre de 373 cc à quatre soupapes actionnées par double arbre à cames en tête est étonnamment vigoureux, et ses 43 ch sont amplement suffisants pour une machine destinée essentiellement à un usage urbain et aux motocyclistes moins expérimentés.

La suspension de la 401 est plus souple que celle de la Vitpilen 701, une moto conçue comme une machine sportive de poids moyen et équipée d’une suspension entièrement ajustable. La 401 est dotée d’une suspension WP, avec monoamortisseur et fourche inversée de 43 mm. On peut uniquement ajuster la précharge du monoamortisseur, mais cette suspension fait très bien l’affaire compte tenu des limitations en matière de prix, de format et de style. Le châssis est impressionnant et avec un poids à vide de seulement 150 kg et une direction rapide (chasse de 24 degrés, déport de seulement 95 mm), la 401 tourne et penche à la vitesse de l’éclair. Toutefois, il ne s’agit tout de même pas d’une machine pour enfiler à fond de train les routes en lacets. De plus, les pneus Pirelli Scorpion Rally STR à gros crampons (110/70-R17 à l’avant, 150/60-R17 à l’arrière) ajoutent aussi une limite. Ils contribuent certainement au look steampunk, mais ils ne vous aideront pas à imiter le style de Marc Marquez.

Pour les vieux motards comme moi – c’est-à-dire ceux qui ne connaissaient ni le steampunk ni le look zombie apocalypse avant de commencer cet article – la selle semblera trop mince et trop étroite pour nos derrières arrondis. Pour le passager, ce sera pire : en plus de la selle minuscule et dure comme une planche, il n’y a pas de poignées de maintien. Les plus vieux trouveront peut-être aussi que le guidon se situe plus loin vers l’avant que ne le suggère le style d’inspiration hors-route. En fait, la position de conduite est plus proche d’un superbike des années 1980 que d’une moto d’enduro. Mais tout cela importe peu, en fait, parce que les plus vieux ne font pas partie du public cible.

La 401 est équipée d’un système ABS Bosch pour ne pas que les jeunes puissent bloquer une roue par temps de pluie sur un rail de chemin de fer ou une trop large bande blanche peinte sur l’asphalte. L’étrier de frein avant à simple piston affiche une marque mystérieuse : BYBRE. Après recherche, j’ai découvert que c’était un acronyme de « By Brembo ». Le fabricant précise qu’il s’agit de sa « marque spécifique de systèmes de freinage pour scooters et motos de petite et moyenne cylindrées ». Les freins sont amplement puissants. Sous son look bad ass et hors normes, la Svartpilen 401 est une machine fonctionnelle, et c’est exactement ce que veulent les jeunes.

Alors tant mieux si elle peut attirer de nouveaux motocyclistes pour remplacer les baby-boomers. En fait, le principal, sinon le seul handicap qui pourrait empêcher la Svartpilen de faire une percée massive sur le marché est peut-être son prix : 6999 $. On peut envisager la situation de deux façons : considérer qu’elle coûte environ 1500 $ de plus que des monocylindres semblables, mais moins puissants, ou considérer qu’elle est dans la même gamme de prix que des sportives bicylindres sérieuses de chez Honda ou Kawasaki. Quoi qu’il en soit, pour sauter dans l’univers Svartpilen, il faut certainement être attiré par l’univers steampunk.

En tout cas, il est clair que les Husqvarna 401 et 701 déclenchent des conversations sur le motocyclisme chez des gens qui n’auraient peut-être jamais songé à acheter une moto auparavant. Et ça, c’est excellent.

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