Orange Crush, prise deux!

Par Marc ParadisPublié le

Prédire les imprévus d’une journée au bureau peut parfois paraitre malaisé, imaginez-vous tout ce qui peut arriver lors d’un évènement comme l’Aventure Orange Crush! Je ne peux m’empêcher de me remémorer les dernières lignes de l’article couvrant la première édition, paru dans le numéro de janvier 2013. Guy Caron, mon compère, compagnon franc copain et vieux camarade, comme dirait Fred Cailloux, confirmait qu’une KTM Adventure 990 était le meilleur choix et qu’il en réservait une pour l’édition de cette année, promettant tout comme Cyril Despres d’y prendre à nouveau le départ. Un an plus tard, Cyril est passé chez Yamaha et Guy se remet d’une vilaine chute. Disposant d’une journée d’avis de plus que ce que Guy avait eu l’an dernier, je m’empresse de rejoindre Marc Fontaine, le grand manitou de ce rallye nous faisant partir de Saint-Roch-de-l’Achigan et passant par Saint-Michel-des-Saints, Parent et La Tuque. N’ayant pas le calibre et l’expérience hors route de Guy, je ne voyais pas d’un bon œil l’idée de rouler trois jours sur une moto de plus de 200 kg! D’autant plus que cette année, j’ai troqué ma bonne vieille XL185 pour une WR250, plus efficace… Lorsque je fais part de mes réticences à Marc, ce dernier ne me laisse aucune chance de reculer en m’offrant une 690 Enduro, la machine qui, selon moi, demeure la mieux adaptée à ce genre de parcours sans trop taxer le vieillissant pilote que je suis. Reste seulement à me trouver une équipe à laquelle m’intégrer. Le matin du départ, mes équipiers désignés brillent par leur absence! La chance me sourit sous la forme de notre ancien rédacteur, Costa Mouzouris (mon partenaire lors de ma participation au GS Challenge de 2009) qui lui fait équipe avec Gilles Bussière, enduriste émérite. Costa s’est vu assigner la toute nouvelle 1190 (ne vous méprenez pas, il s’agit de la version ordinaire et non de la R) question de tester ses capacités hors route. Je me réjouis donc de ma chance d’avoir trouvé des compagnons expérimentés et capables de lire un carnet de route tout en pilotant leur moto! Il fait environ 3 °C lorsque je prends mon déjeuner à 5 h du matin en attendant le rassemblement général et les consignes de M. Fontaine. Consignes qui comprennent le fonctionnement du Spot (dispositif de messagerie par satellite) que portera en tout temps un membre de chaque équipe, et aussi les quelques modifications à apporter au road book. Me fiant à mes compagnons pour la navigation, j’en profite pour jeter un coup d’œil aux différentes machines composant le paddock. Je n’ai pu m’empêcher de m’imaginer au départ des premiers Paris-Dakar tant la diversité des machines était intéressante. Évidemment, la couleur orange dominait, et on pouvait observer de petites cylindrées comme des XT250, CRF230, des KLR et DR650 (bien sûr) des BMW GS et même une Ural avec son sidecar! Petit contraste avec la Super Enduro R 950 pilotée par le « petit » Pascal Bergeron d’Enduro KTM… tout un son dans la trail! Comme il le dit si bien : « Méchante bête : maniable puissante et suspension bluffante! » On sent bien que la participation l’emporte sur la compétition… Ça me va!
Les départs sont donnés avec seulement 10 minutes de retard (on a connu pire, diront certains…). La première spéciale consiste à faire un tour du circuit de motocross SRA avec une seule restriction, les roues doivent rester en contact avec la piste tout le long du tracé (des observateurs étant placés aux endroits stratégiques). Étant donné que je ne roule ma monture que depuis 2 minutes, je n’ai pas de difficulté à respecter cette simple règle… Bien que nous arborions le nº 5, nous partons presque en dernier, la moto de Costa n’ayant pas de plaque, nous devons dénicher un « transit ». Nous prenons donc la route, Gilles en tête, direction Saint-Michel-des-Saints. Premier arrêt à Saint-Alphonse pour remplir mon réservoir et celui de Gilles. Nous y rattrapons plusieurs concurrents qui comme nous font la file devant les pompes… Première encoche à notre road book, nous prenons le mauvais embranchement qui nous fait parcourir quelques kilomètres en trop, mais en consultant leurs téléphones intelligents, mes partenaires sont convaincus que nous arriverons à Saint-Michel-des-Saints en même temps que tout le monde. En fait, nous arrivons en milieu de peloton à la station-service. On avale une petite barre énergisante et hop! en route pour l’aéroport où la seconde spéciale nous attend. J’y retrouve une vieille connaissance en Benoit Pelletier de Québec Moto Loisirs (voir MJ mars 2010) qui s’affairait à prendre en note nos numéros et à nous indiquer le départ de l’épreuve. Celle-ci consiste à s’élancer sur un tracé majoritairement sablonneux, assez étroit merci (surtout pour la 1190 de Costa) le plus rapidement possible. Si pour Gilles il ne s’agit que d’une formalité (je n’aperçus sa plaque que quelques secondes, pour moi, ce fut le premier test avec la 690. Plus lourde que ma WR et surtout avec mon sac lourdement chargé et mon équipement pour affronter le pôle Nord, ma température monta de quelques degrés! Costa réussit à rester dans mon sillage jusqu’à ce que nous rattrapions une 990 en mauvaise posture entre deux arbres. Sachant que mon compagnon à l’esprit chevaleresque s’arrêterait pour porter assistance, j’en profitai pour le distancer… Bien que le fait d’avoir aidé le pilote à se sortir de ce faux pas lui coute quelques minutes, la plus grande récrimination de mon confrère visa le système électronique d’antipatinage qui entrait toujours en action même s’il le désactivait, et était loin de lui rendre service dans le sable épais. Un simple débranchement de la batterie aurait réglé le problème, ce que nous fîmes dimanche matin avant de ramener la moto à Montréal, hélas, Costa ne put en bénéficier! Si cette spéciale était le prélude de ce qui nous attendait pour les prochaines, les concurrents en auront pour leur argent. Nous reprenons la route en direction de la Pourvoirie Lac du Repos. Sachant qu’un lunch et de l’essence nous y attendent, nous maintenons un bon rythme avec toujours Gilles en tête qui, en plus de naviguer, trouve le moyen d’apercevoir une chambre à air en bordure de piste. « Une 21pouces » en parfait état, elle pourra peut-être nous servir, qui sait? Nous arrivons en milieu de peloton encore une fois, juste à temps pour nous mettre en file pour l’unique pompe à essence. Petite pause casse-croute, on dit bonjour à l’ours empaillé assis au bar et on repart, direction Parent! J’essaie tant bien que mal de rester dans le sillage de mon capitaine, mais l’expérience parle et l’écart se creuse de nouveau, jusqu’à ce qu’en arrivant au haut d’une butte, je me surprenne à le rattraper. Ma joie ne dure que quelques secondes : en le voyant se pencher pour contempler son pneu avant, je sais que la chambre à air va servir plus tôt que prévu… Si faire une crevaison au milieu de nulle part peut devenir un cauchemar, lorsqu’on est un compétiteur d’enduro, cela fait partie du quotidien. De plus, à trois, nous étions presque trop de monde pour la tâche, c’est pourquoi j’en profitai pour prendre quelques clichés! Lorsque la roue fut en place, nous sommes repartis bons derniers. Nous rattrapons le sidecar Ural dont les occupants ne manquent pas de nous saluer chaque fois que nous les dépassons. Se rendront-ils à Parent? Nous roulons à une bonne cadence dans d’étroits sentiers, mais quand même praticables. Une fois arrivés à la pourvoirie Kanawata, dernier relais pour l’essence avant notre but ultime, nous sommes interpelés par la responsable des lieux. Elle nous demande d’avertir les secouristes, que nous rencontrerons sur notre route sous peu, que l’hélico arrivera dans 1 h 15 environ. Nous embrayons et avançons rapidement, tout en restant sur nos gardes pour ne heurter personne. Une fois sur les lieux, nous constatons que la blessée fait partie de l’équipe féminine. Elle est consciente mais a subi une commotion en chutant. Après avoir rempli notre mission, nous accélérons sachant que la fille est entre bonnes mains. Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons au site de la troisième spéciale de la journée, celle où nous devons gravir une côte de sable afin d’aller poinçonner le petit morceau de vinyle qui a été fixé au guidon de notre moto au départ. Gilles doit me montrer la bonne trajectoire mais il s’exécute si rapidement que je le manque, étant occupé à sortir mon appareil photographique de mon sac! Sa recommandation est simple : « Mets ça en deuxième et tourne la poignée! » Finalement, les consignes les plus simples sont souvent les meilleures… Je reviens avec un trou dans mon carré rouge! Quelques minutes plus tard, nous arrivons à l’entrée de la section que Marc Fontaine a qualifiée de rock and roll lors de la réunion du matin… On s’attend aux pires tortures, mais en fait, il s’agit d’un sentier étroit qui se négocie à une allure raisonnable. Le point culminant consistant à traverser une étendue d’eau de profondeur indéterminée… Encore une fois, notre enduriste nous précédant, nous pouvons bénéficier de ses conseils. La trace de gauche étant selon lui la plus praticable je m’élance, m’attendant au pire… qui ne vint jamais. Une fois sur l’autre « rive » je fais signe à Costa d’attendre que je sois prêt pour prendre quelques clichés (on ne sait jamais ce qui peut arriver!). Le pilote expérimenté qu’il est n’eut aucun mal à ramener la grosse Katoum de notre côté du trou d’eau. De retour sur le chemin forestier, nous dépassons à nouveau nos braves sur leur Ural… Arrivés à une traverse de chemin de fer, nous attendons Costa qui tarde à nous rattraper. Il apparait finalement à faible allure, pointant sa roue avant : crevaison! Apparemment, le pneu avant n’a pas apprécié les côtes de roches dans la section rock and roll! Chanceux dans notre malchance, nous bénéficions d’un établi à portée de main (la traverse de chemin de fer) et d’un sol stable. Avec sa béquille centrale (une denrée rare sur les motos, de nos jours), la dépose de la roue s’effectue rapidement (j’agis cette fois comme contrepoids). Grâce à Gilles et ses outils (sans oublier sa deuxième chambre à air de 21’’), la crevaison est réparée en moins de 30 minutes. Étant donné le kilométrage restant à couvrir pour nous rendre à destination, Costa et moi décidons d’emprunter le chemin le plus court (chemin forestier) et de laisser Gilles, qui a pris soin de prendre le Spot avec lui, prolonger sa route en empruntant la dernière section hors route. Cette dernière section nous permit d’augmenter le rythme et de tester la tenue de route de nos machines à haute vitesse. Les dépassements de pickup tirant remorque et VTT ne posèrent aucun problème une fois que nous fûmes habitués à « deviner » les nuages de poussière. Seuls les derniers 5 km avant Parent nous obligent à ralentir la cadence en raison des conditions « planche à laver » de la route, lesquelles seront fatidiques à nos amis sur la Ural… Bien qu’ils nous aient salués et fait signe que tout était OK, le diagnostic était tout autre : 4 amortisseurs sur 5 de défoncés et comble du malheur, le joint de l’arbre d’entrainement a lâché… Rien qui ne peut être réparé, mais pas au milieu de nulle part. Le sidecar dut être remorqué jusqu’à Parent.
 Depuis le temps que j’entendais parler de ce village, m’y voici enfin! Première impression : c’est plus gros que je me l’imaginais, il y a plus d’un restaurant et deux stations d’essence! Nous nous rendons au garage où toutes les motos devront passer la nuit sous bonne garde. De là, nous sommes reconduits au chalet par monsieur le maire de La Tuque lui-même! (Notre chauffeur particulier nous explique que Parent fait partie de l’immense territoire qui couvre plus de kilomètres carrés que toute la Belgique.) Après une bonne douche chaude (il pleuvait lors de notre arrivée), nous nous dirigeons vers le chic Hôtel Central pour casser la croute. Bien qu’il n’y ait pas de club sandwich sur le menu, la serveuse nous informe qu’il est possible d’en commander. Je n’ai pas le temps de manger le quart du mien que mon voisin de table, Gaétan Labelle – le proprio de Duroy KTM – a déjà fini le sien, frites et salade incluses! De retour au chalet, le principal sujet de discussion est la température du lendemain. Même si Météomedia prévoit de la pluie pour Val-d’Or (le point le plus près de Parent), nous demeurons optimistes. Samedi matin, un klaxon de moto nous réveille un peu avant 6 h. Nous devons nous rendre à l’évidence : les prévisions météorologiques étaient exactes pour une fois, car c’est sous un faible mais constant crachin que nous arrivons au hangar. Costa devant retourner directement à La Tuque et Gilles roulant beaucoup plus rapidement que moi, je décide donc de me joindre à Gaétan et son dynamique duo composé de Jonathan Lafrance et Pascal Robitaille. Ces derniers, après une couple de Red Bull, semblent frais comme des roses. Ha, les jeunes! Martin Prévost se joint à nous sur sa DRZ400. Le plan est simple, nous commençons à cinq pour la première section et nous aviserons ensuite. Gaétan ayant le road book pour l’itinéraire panoramique et Jonathan pour le trajet  extrême. Je tiens à préciser une chose : Gaétan n’avait jamais roulé de moto hors route avant de participer à l’Orange Crush. Même s’il s’en était très bien tiré la veille en empruntant les chemins forestiers, il appréhendait un peu les chemins accidentés que nous allions avoir à affronter, surtout que sa moto, une 990 Baja n’est pas vraiment synonyme de maniabilité dans les petits sentiers, d’autant plus pour un novice. Autre précision, j’ai réussi à le convaincre que de toute façon, je serais là pour le « coacher »… Il faut croire que je suis convaincant ou bien ce dernier est un peu crédule! Avec Jonathan sur sa 500XCW et Pascal sur sa 150XC deux temps avec démultiplication modifiée pour atteindre les 125 km/h ouvrant le bal, nous, les vieux fermant la marche, il est clair que nous formons deux groupes de niveaux différents. Je ne peux que lever mon casque devant le talent de Jonathan qui me dépassa sur le wheelie avant de redescendre sa roue juste à temps pour prendre le prochain virage en dérapage parfaitement maitrisé, c’était beau à voir! Les côtes de roches succédant aux…  côtes de roches, mon élève d’un jour voit sa période d’apprentissage quelque peu bousculée. Malgré tout, le métier commence à rentrer et Gaétan prend de plus en plus d’assurance. La pluie s’intensifiant, les roches devinrent de plus en plus glissantes et la Baja se coucha au début d’une côte. Plus de peur que de mal, pilote et moto s’en sortent sans égratignures. En aidant à relever la machine et à l’amener en haut de la pente, j’admirai le courage de mon partenaire, ma 690 étant beaucoup plus adaptée à ce genre de parcours, du moins pour un pilote de mon calibre. Vers la fin de la boucle, nous décidons de laisser aller les jeunes loups sur le parcours extrême, pour ne pas les ralentir, mais aussi pour ménager nos forces! Croisant le chemin forestier devant nous mener au barrage Gouin, le point de ralliement pour le dîner, nous fourchons à gauche, le road book étant devenu inutilisable étant donné notre escapade dans la partie extrême lors des derniers 30 kilomètres… C’est à cet instant que Martin prononça une citation qui nous fit bien rire plus tard : « J’ai bien fait de me joindre à vous, la ride de retour sera beaucoup plus relaxe et agréable. » Tu ne pensais pas si bien dire, mon cher! N’ayant que notre Spot comme bouée de secours, nous naviguons donc au pif, étant certains de voir apparaitre le barrage au prochain tournant… Nous roulons à une allure soutenue, mais décontractée compte tenu de la pluie. À un moment, nous dépassons même une niveleuse. Après plusieurs kilomètres sans apercevoir aucune trace, le doute commence à s’installer et se confirme lorsque nous apercevons une pancarte indiquant que nous roulons en direction de… Parent! Nous rebroussons chemin en nous disant que ce fut stupide de notre part de s’entêter à rouler sans trop savoir où nous allions. Comble du malheur, la pluie a rendu certaines sections glissantes comme du savon! La puissante 990 Baja demande une calibration précise de l’accélérateur, et notre novice a beau apprendre rapidement, une trop grande ouverture des gaz fait valser la moto de gauche à droite avant de tomber lourdement sur le côté, entrainant avec elle son pilote. Cette fois, je lis la douleur sur le visage habituellement souriant de mon aîné. Nous prenons une pause et pour la première fois, Gaétan ne s’amuse plus, il s’imagine que si le reste de la route qui nous sépare de La Tuque est dans cette condition, il n’y arrivera tout simplement pas. Ne pouvant le rassurer complètement, j’essaie de le réconforter en lui disant que nous ne lui mettons aucune pression et que son rythme sera le nôtre. Nous reprenons la route en roulant un peu comme si une fine couche de glace noire recouvrait le sol; techniquement, la comparaison n’est pas trop loin de la réalité. Nous sommes perdus, mais nous nous disons que le conducteur de la niveleuse doit sûrement connaitre le coin, lui! En effet, il nous indique que le barrage Gouin se trouve vis-à-vis du kilomètre 8 et nous sommes au kilomètre 68. Nous le remercions et faisons le point. La DRZ de Martin étant déjà sur la réserve, elle ne pourra pas se rendre à destination. Les deux KTM devraient se rendre si nous roulons intelligemment. Nous avançons donc à vitesse modérée, ralentissant à chaque pancarte pouvant nous indiquer un endroit où nous pourrions dénicher quelques litres du précieux liquide. Une pancarte près d’un sentier affiche : Pourvoirie Rivière La Galette, bateaux, hydravions et bateaux maison 6 km. Le plan est simple, afin d’économiser le peu d’essence restant dans le réservoir de la Suzuki, j’irai avec Gaétan, qui a toujours le bidon (vide) utilisé pour ravitailler la 150XC de Pascal plus tôt en avant-midi. En arrivant au bord du réservoir, nous apercevons les bateaux maison et un homme s’affairant à l’entretien des lieux. Il a de l’essence, mais très peu. Justement, c’est exactement la quantité dont nous avons besoin! Gaétan réussit à le convaincre que ces quelques litres nous sauveraient la mise et le marché fut conclu. Souriant, Martin n’eut pas à pousser sa moto… Nous repartons sous la pluie battante avec pour but d’atteindre le barrage Gouin où un lunch nous attend! Juste à l’embranchement menant au barrage, nous apercevons un pickup avec à son volant Ken McDonald et mon nouveau rédacteur en chef (qui sont responsables de fermer la trail). Ils nous confirment que nous sommes les derniers et qu’ils ont bien rigolé de nous voir nous enfoncer au milieu de nulle part grâce à notre Spot…Nous promettons de ne plus emprunter la mauvaise route et mettons le cap sur le barrage et sa pompe à essence (j’étais sur la réserve depuis quelques kilomètres.) Gaétan pique une petite jasette avec les dames du magasin/restaurant tout en engouffrant un sous-marin en un temps record, comme il en a l’habitude. Cinq minutes plus tard, nous remontons en selle, direction le Relais 22. Contrairement à nos appréhensions, la route est très praticable et nous pouvons maintenir une bonne allure. Nous finissons par nous débarrasser de la pluie quelques kilomètres après le Relais 22, et je me permets même quelques pointes avant de rejoindre l’asphalte à quelques minutes de La Tuque. Tout le monde se retrouve sous le chapiteau pour un souper méchoui et une soirée remplie à se raconter les anecdotes des deux derniers jours.
Une fois la poussière retombée, ce fut le Team KLR Moto Experts composé de Stéphane Ouellet, Kevin Graham et Bryan Herbert qui remportèrent le prestigieux trophée et des équipements aux couleurs de KTM! Petit message subliminal : il faudra changer de marque l’an prochain, les gars!
Dimanche matin, les visages en disaient long, on pouvait facilement distinguer ceux qui avaient dormi plus de 2 heures… Un beau soleil et une température fraiche, que demander de plus pour ramener la toute nouvelle 1190 chez SRA Motocross? Mes compagnons : Stéphane Desrochers , (qui fermait les sentiers  avec Patrick Trahan), prenait place sur la 1190 dont Costa avait eu une crevaison vendredi et Danick Cyr qui agissait en tant que medic à moto ramenait quant à lui une 990 Baja. Nous roulons à bonne allure, mes compagnons s’échangeant leurs motos (moi je gardais égoïstement la mienne). Nous empruntons les routes secondaires à partir de Louiseville afin de mieux évaluer nos montures. Heureusement, car en tournant un coin de rue à Saint-Thomas, le pneu avant de la moto de Stéphane déjante pour la seconde fois en deux jours. Cette fois n’ayant rien pour effectuer la réparation, la moto retournera au bercail en remorque… Mes impressions sur les deux KTM essayées? Pour rouler hors route, pas besoin de plus que la 690. Bien que plus lourde qu’une pure hors route, elle ne met jamais son pilote dans l’embarras et est pourvue d’une surprenante autonomie. Pour rouler sur le pavé, la 1190 constitue une bien meilleure moto que la SMT que j’avais essayée au printemps 2010. Beaucoup plus confortable, une bande de puissance linéaire et un couple présent à tous les régimes et surtout, une selle ajustable sans outils permettant de poser les pieds bien à plat au sol. Une journée en selle ne représente même pas un défi, quoique j’aimerais bien en essayer une à long terme… Florian, peux-tu prendre ça en note, s’il te plait?
En terminant, pour ceux qui se demanderaient ce qui est advenu de la Ural, eh bien, elle se porte à merveille. Charles Therrien-Labbé (qui en passant est machiniste) a percé le joint et l’arbre d’entrainement trempé avec la précision d’un chirurgien (30 minutes pour percer le trou), et sécurisé le tout avec une barrure pour remorque, beaucoup plus solide que d’origine. Le trajet La Tuque-Victoriaville fut sans encombre. Louis Labbé, père de Charles, résume bien leur aventure :« La Ural a été à la hauteur des attentes : jamais sans cassures, mais toujours réparable sur le tas de roches avec de la broche. Quelle belle aventure! »

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