L’ovale de POUSSIÈRE

Par Neil GrahamPublié le

Le balai à la fois puissant et élégant des courses sur terre-battue

Allez-y. Allez voir une course sur terre-battue! Faufilez-vous en douce derrière le gros gardien avec une casquette de baseball et entrez à l’intérieur de l’anneau. Allez ensuite vous placer entre les virages 3 et 4 (c’est aussi bon entre le 1 et le 2, mais il y a plus de monde et vous risquez de vous faire attraper…). Et attendez. Par l’oreille gauche, vous entendrez le tonnerre des échappements quand les machines quittent la ligne de départ et se précipitent vers les deux premiers virages. Puis le son se rapprochera et passera à l’oreille droite à l’approche du virage no 3. Puis plus rien… Le silence. Les pilotes viennent de fermer l’accélérateur pour lancer le dérapage de la roue arrière. À ce moment-là, on entend même leurs semelles d’acier qui glissent sur la surface de sable et de gravier. Puis à la sortie du virage no 4, c’est le temps de remettre les gaz, et le son. C’est la plus belle partie : les dérapages contrôlés par l’accélérateur, les power slide. Dans le monde du motocyclisme, rien n’égale l’esthétisme d’un grand artiste du dérapage à l’oeuvre (comme Jon Cornwell, sur la photo), C’est la quintessence du mouvement sur deux roues : une danse d’une grande élégance, rythmée par la puissante musique d’un échappement de XR-750 qui lance une gerbe de poussière dans son sillage. Une expérience forte.

–Neil Graham 

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(Photo1)

Demi-mille de Leamington, Ontario. Si vous trouvez qu’il y a déjà pas mal de poussière au moment du départ de la course, imaginez après deux tours. Difficile de voir devant soi. La terre projetée par le pilote d’en avant peut vous couper le souffle si elle vous arrive en pleine poitrine. Si elle arrive plus haut, elle vous coupe la vue. À la fin de la course, au bout de huit ou dix tours, un nuage de fine poussière se déplace lentement dans le ciel. Puis il se dépose – dans vos cheveux, dans vos yeux, dans vos oreilles. Et quand on reprend la route en auto après la soirée, les essuie-glace font comme une pâte de ciment frais avec toute cette poussière.

(Photo2)

Après une chute, les infirmiers posent toujours les deux mêmes questions : As-tu mal? Sais-tu où tu es? À cause du buzz d’adrénaline, la réponse à la première question est généralement Non (mais c’est souvent une autre histoire le lendemain matin…). La seconde question peut s’avérer plus délicate. Après un coup sur la tête, tout devient confus sauf les choses les plus évidentes – comme par exemple que vous êtes au bord d’une piste de terre-battue. Pour savoir laquelle, il faut trouver d’autres indices : argile durcie égale Welland, cuvette géante pour Sarnia, quart de mille poussiéreux pour Wheatley. Dans mon cas, c’était Leamington. Je l’ai reconnue à cause de la pompe à pétrole qu’on aperçoit derrière le virage no 3. Alors je me suis exclamé Leamington! « Bien essayé m’a dit l’infirmier, mais tu ne roules plus aujourd’hui…! »

(Photo3)

Soleil et courses de terre-battue ne font pas bon ménage. Les camions ont beau arroser la piste toute la journée, le soleil la fait sécher et on se retrouve avec un circuit poussiéreux en surface, sur fond glissant… Pas bon. Le soir, c’est une autre histoire : Galarneau est au repos et les champs environnants contribuent à maintenir l’humidité. Sous la lune et les étoiles, les départs se succèdent rapidement et on voit les motos apparaitre et disparaître au gré de la disposition des projecteurs qui éclairent le circuit. Il n’y a jamais assez de lumière pour bien illuminer toute la piste. Pas grave, on est toujours sûr que le prochain virage tourne à gauche.

Photos: Bill Petro

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