Préparation pour la compétition, CBR 125R partie 3

Par Neil GrahamPublié le

GO! La première course
 
Dans ce dernier volet de notre série CBR Challenge de Honda, nous passons les commandes à Philippe Barqueiro qui, à 13 ans, a fait sa première course. 

Observant Philippe Barqueiro lors de la finale de la série Parts Canada Superbike à Shannonville en septembre, j’ai pensé à ma première course il y a de cela 20 ans. Philippe gigotait et faisait les cent pas d’une façon si intense qu’on aurait pu le faire exploser en le piquant avec une aiguille. À 13 ans, Philippe est beaucoup plus jeune que je l’étais quand j’ai amorcé ma modeste carrière de compétition, mais je me rappelle très nettement ce que je ressentais en m’approchant de la ligne de départ ; plus tard, j’ai décrit cette sensation comme un mélange des étourdissements qu’on a quand on tombe amoureux et de la terreur qu’un désastre va se produire. Mais Philippe, débutant dans la série Challenge CBR125R de Honda, possède certaines qualités qui me manquaient.

Premièrement, sa jeunesse. La -course préfère les jeunes esprits qui n’ont pas à considérer les inconvénients que pourrait causer un accident sur la journée de travail qui suit. Deuxièmement, l’appui de sa famille. Si ma mère avait su que j’étais un coureur (même si on ne lui avait jamais parlé de ma tendance à faire des accidents spectaculaires), elle se serait aussitôt effondrée et serait morte en entendant la nouvelle. Telle était son aversion à tout ce qui implique le risque. Le père de Philippe est l’irrépressible Manny Barqueiro, une légende dans le monde de la motocyclette du Québec avec sa défunte Dirt Fazer (pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une Yamaha Fazer du milieu des années 1980 convertie en moto tout-terrain) et sa tendance à faire aussi des accidents spectaculaires.

Avec un père comme Manny et un second prénom comme Miguel (oui, d’après ce Miguel), il aurait été surprenant que Philippe ne fasse pas de course de motocyclettes. Philippe est déjà un motocycliste de sentier accompli, ayant survécu aux escapades hors route de son père ! Il est également le seul préadolescent que je connais qui, à douze ans, a piloté une GSX-R1000 lors d’une séance privée sur circuit. Il a aussi accompagné son père à quelques reprises aux commandes d’une CBR125R. Mais les journées ouvertes au public sont très différentes d’une course. « J’étais très nerveux, dit Philippe à propos de sa première expérience à Shannonville, je n’avais aucune idée à quel point les autres coureurs étaient rapides et bons. Ça m’a pris un certain temps à leur faire confiance et aussi à faire confiance à la moto. » Philippe a fait sa première course à Shannonville parmi des coureurs en fin de saison, en forme et aguerris.

Mon expérience de course aux commandes du même bolide piloté par Philippe a montré que sa puissance limitée (environ 12 ch) vous fait perdre de la vitesse si les lignes sont plutôt boiteuses, avec comme conséquence que vous vous éloignez rapidement du peloton. Mais en tant que poids plume, il n’a pas l’inconvénient d’avoir à traîner la masse d’un adulte. Il admet avoir pris un certain temps à apprendre quelles étaient les meilleures lignes et que ce fut « les petites choses qui ont fait la différence », comme trouver la voie la plus droite dans les virages et mettre l’accélérateur au fond dès que possible dans les sorties en coin. Lors des qualifications, le temps de 1 min 13 sec de Philippe était seulement cinq secondes de plus que le temps du détenteur de la position de tête, Lee Kuhn, avec 1 min 08 sec. Se tournant vers son père pour des conseils -juste avant la finale, il a reçu le genre de conseils que seul un personnage comme Manny peut prodiguer.

Philippe s’est fait dire de ne pas faire d’accident et de s’assurer d’avoir l’accélérateur tourné au maximum pour le départ. « Le moteur de ma moto tournait beaucoup plus rapidement que les autres machines », a noté Philippe, qui a eu un bon départ, gardant les meneurs bien en vue durant les premiers quelques tours, ce qui est impressionnant si l’on considère l’intensité de la lutte qui se déroulait à l’avant. Cette motivation de se maintenir à l’avant lui a valu un meilleur temps de 1 min 11 sec pour le deuxième tour, tandis que les meneurs, préoccupés comme ils l’étaient les uns par rapport aux autres, n’ont jamais fait mieux que le meilleur temps obtenu lors des qualifications (1 min 08 sec). Philippe a terminé sa première course sixième, seulement quelques secondes après le vétéran Chris Chapelle, qui a pris part à la course en tant qu’invité. Il est d’ailleurs la personne responsable de l’entraînement de la plupart des coureurs participant à la course à -l’école de course d’avant-saison CBR125R.

Malgré le fait qu’il a été mis à l’épreuve durement à chaque ronde, le gagnant de la course, Raphaël Archambault, a remporté les cinq événements, devenant ainsi le premier champion du tout premier Challenge CBR125R. Après la course, l’enthousiasme de Philippe ne faisait aucun doute. C’était comme s’il était tombé amoureux. « J’ai finalement réussi à traîner mon genou et j’ai senti les pneus glisser. J’ai aimé ça du début à la fin, surtout le fait de tenir l’accélérateur au fond. » Plus tard, Manny ajoutait qu’il n’a pas « été nerveux et que Philippe n’a pas pris de risques inutiles; il a été confiant durant tout le week-end ». Les Barqueiro songent à la planification des courses de la prochaine saison et, selon Philippe, participeront encore au Challenge CBR125R ou bien à des événements de supermoto au Québec.

Selon Philippe, l’expérience de course a complètement changé la manière dont il roulait lors d’une journée publique sur un circuit, plus tard cet automne. « J’ai appris à faire confiance à la moto. » La maturité démontrée par Philippe fait facilement oublier sa jeunesse, mais il s’agit d’écouter sa mère Sharon pour avoir un peu de recul. « Ç’a été très amusant, a-t-elle dit à propos du week-end passé à Shannonville, et il est tellement mignon dans son habit de cuir.»

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